Bintou Dembélé Du baroque au krump
Bintou Dembélé est surtout une instinctive, la preuve dans le simple mouvement du bras qu’elle exécute tout en parlant. Un geste anodin qu’elle rend magnifique et qui n’est pas autre chose, pour elle, que celui de sa grand-mère puisant autrefois l’eau de source. Dans ses chorégraphies, le mélange d’influences està la transmission défend dans un phrasé limpide et fort, d’où jaillit la passion. Dans ces que le metteur en scène Clément Cogitore (également réalisateur du très remarqué documentaire réalisé pour la 3 Scène de l’Opéra national de Paris) lui a confié, Bintou Dembélé a transposé ses combats, à savoir les inégalités, les sources du racisme, la justice sociale, le legs colonial, le rite, le marronnage, adaptant ainsi cet « opéra héroïque » dans la ville et dans la politique. En un mot, dans la modernité. On saisit mieux alors que le livret de cette œuvre lyrique – qui fait l’apologie des compromis colonialistes, de l’insouciance, de la galanterie, de l’hédonisme, à travers un voyage en Turquie, en Inde, en Amérique du Sud… – lui ait posé quelque problème de déontologie. Problème qu’elle a résolu en choisissant de ne visionner auparavant aucune version de l’opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau.
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