Côté Paris

MARTEL EN TÊTE

es façades en briques, un passé industriel, des cours intérieures à foison et un esprit bohème: la rue Martel autrefois occupée par des ateliers de verrerie et de textile n’est pas devenue pour rien une enclave arty. Son âme populaire, son air tranquille sont, aussi, à deux pas des » Les Parisiens ne mesurent jamais combien la Ville Lumière fait rêver à l’étranger, et les logements populaires attirent plus les nouveaux venus puisqu’ils permettent d’éviter l’embourgeoisement des quartiers prisés semblables à ceux de Sydney ou de Londres. Miranda s’installe donc rue Martel dès 1995, et y entame d’importants travaux: tout est mis à nu, on rénove du sol au plafond. Sur la façade de l’immeuble une plaque commémorative mentionne que l’écrivain Julio Cortázar a vécu ici. On le signale comme l’auteur de une œuvre surréaliste où les personnages voyagent pour découvrir les extrémités du monde, une sorte de quête, semblable à la démarche de Miranda, comme si elle ne s’était pas retrouvée ici par hasard. Non loin de là, rue du Château-d’Eau, elle a ouvert une galerie d’art et librairie, spécialisée dans la photographie – du 3 septembre au 26 octobre, « Histoires Naturelles : Charles Jones et Karl Blossfeldt» –, qui présente les œuvres d’artistes reconnus mais peu exposés en France. La démarche est volontiers féministe et se nourrit de belles rencontres, notamment avec les artistes Ellen Carey, John Chiara, Jo Ann Callis, Merry Alpern. Comme dans elle est un de ces personnages qui évolue d’un endroit à l’autre, sans barrières. Finalement, il n’y a plus de frontières entre cette galerie et cet appartement, qu’elle aime pour ses larges proportions, son étonnante passerelle transformée en jardin d’hiver et la vaste pièce commune où elle partage une vie de famille avec Damien, son mari, et leur fils Nils. D’une ancienne vie comme directrice de communication dans l’agence de publicité BETC, puis curatrice des expositions au « Passage du Désir», Miranda a multiplié les collaborations avec de célèbres galeristes – Michael Hoppen à Londres, RoseGallery à Los Angeles. Autant d’expériences qui l’ont nourri et aiguisé ses choix. Alors, ensuite, créer sa propre galerie s’est imposé comme une évidence.

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