TRIBULATIONS COSMOPOLITES AUTOUR DES INVALIDES
CITÉ DANS LA VILLE
La façade de l’Hôtel des Invalides, avec son pavillon central en arc de triomphe s’ouvrant en portail, surmonté des trois baies du grand salon monumental. Au-dessus, est sculptée l’effigie de Louis le Grand à cheval. Derrière se trouve la vaste cour d’honneur donnant accès à différents musées. Sa construction fut ordonnée par Louis XIV d’après l’édit royal du 24 février 1670, pour abriter les invalides de ses armées.
LES INVALIDES EN QUINZE HECTARES
C’est l’Histoire qui saisit, emporte, vibre quand on pénètre dans la cour d’honneur des Invalides, « » dira Maupassant. Face à la statue de Napoléon qui trôna de 1833 à 1863 au sommet de la colonne Vendôme avant d’être déchue et jetée dans la Seine à la chute du Second Empire, le regard s’élève vers les soixante lucarnes aux atours sculptés symbolisant l’histoire militaire de Louis XIV, de 1643 à 1697. Une sorte de rébus où un loup détonne, seul à tenir de ses pattes l’oeil-de-boeuf, détail peu remarqué dans l’imposante architecture classique de Libéral Bruand, édifiée en 1670. Louis XIV commande ensuite à Jules Hardouin-Mansart, qui signa Versailles, la place Vendôme ou celle des Victoires, d’y bâtir deux églises : la chapelle royale reconnaissable à son dôme doré, le plus haut bâtiment parisien jusqu’à l’édification de Philippe Lançon, journaliste survivant de l’attentat de témoigne de l’humanité de ses soignants. Au cours des siècles, les bâtiments de l’enceinte se convertissent en musées des plans-reliefs et de l’artillerie. Celui de l’Armée raconte à travers une incroyable collection d’uniformes, d’armes, d’armures, de dessins, d’objets du quotidien, l’Histoire de France jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Une exposition « Les canons de l’élégance » aligne les costumes « haute couture ». Se succèdent vestes militaires cintrées qui se portaient avec corsets, boléros brodés d’or, boucliers et épées chefs-d’oeuvre d’orfèvrerie, ceintures ouvragées, marqueurs de pouvoirs. Quelques créateurs, Jean-Paul Gaultier, Dries Van Noten ou Josephus Thimister s’y invitent, s’inspirant de la veste militaire comme du camouflage. Des ateliers de savoir-faire, textile, cuir et métal, réparent casques, sabres, selles… Chaque dimanche, la messe se célèbre dans la cathédrale, à la triple élévation sous sa voûte en plein cintre, au son du grand orgue néoclassique classé aux monuments historiques, et sous une kyrielle de curieux étendards, témoins de batailles passées. Ce lieu, entre guerre et paix, remonte le temps.
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