Nez à nez
Drôle d’idée que d’adapter le chef-d’œuvre de Patrick Süskind en série-TV. Et pourtant, cette itération télévisuelle se révèle plutôt judicieuse…, du moins dans sa démarche. Car n’est pas une adaptation à proprement parler ; mais plutôt un hommage dans lequel un tueur s’inspire du roman de Süskind (et du film réalisé par Tom Tykwer en 2006) pour perpétrer une série de meurtres particulièrement sauvages. De quoi donner quelques sueurs froides à cinq amis liés depuis l’adolescence par un terrible secret que l’assassin semble bien décidé à révéler.Aussi intrigante sur le fond qu’austère dans la forme, la série multiplie fausses pistes et flash-back pour mieux distiller un malaise toujours plus pesant, renvoyant directement aux polars nordiques et à leur vision très sombre de la nature humaine. Une impression renforcée par des meurtres très graphiques et des personnages ambigus à souhait, dont un parfumeur (August Diehl) parfait de charme et de duplicité. Et alors que l’étau semble se resserrer, la série prend un tout autre chemin, se servant de sa trame policière pour dénoncer, en filigrane, des rapports hommes/ femmes basés sur la soumission et l’humiliation. Plus que le tueur, ce sont désormais les hommes qui font office de réels prédateurs. Sauf qu’à trop verser dans la démonstration, tombe dans son propre piège et finit par se perdre dans les méandres d’une intrigue trop confuse, à la conclusion aussi grotesque que bâclée.
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