LÀ-BAS SI J’Y SUIS
On dirait qu’ils ne tiennent pas en place, ces écrivains qui ont la bougeotte épileptique et retrouvent toujours le même paysage : eux-mêmes tentant de terrasser leurs névroses. Je ne connais guère que l’Égyptien Albert Cossery (1913-2008) qui soit resté soixante ans dans la même chambre. Et encore, c’était àJean-Luc Coatalem le suit à la trace, avec méthode et finesse. Son diplôme de médecin en poche, Segalen le Brestois n’a qu’une idée : décamper. Le voici, à 25 ans, en Polynésie française. Puis direction la Nouvelle-Calédonie et les Marquises, sur les traces de Gauguin. À peine le temps d’épouser Yvonne, le voici à Pékin. La Chine est vaste, mais il en faudrait plus pour assagir ce grand agité amateur d’opiacés. Expéditions à travers le pays puis virée au Japon. Retour en France par le Transsibérien, mais pourquoi s’embêter chez soi? Deuxième expédition, du Yunnan à l’extrême ouest du pays.Troisième séjour en Chine en 1917, via la Norvège, la Russie, la Mongolie. Mais voici Hélène, sa maîtresse. Malade, Victor va se reposer en Algérie et meurt dans une forêt bretonne. écrit-il à Hélène. Dormir enfin. Rêver ? Ses quelques livres miraculeux, bientôt en Pléiade, portent l’empreinte du rêve à son apogée. Définitivement peut-être.
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