LA LUTTE DES CLASSES
Ils s’appellent Aleksei, Libertad, Balkan, Lucie, Yoann, Maxence ou Valentine. Qu’ont tous ces enfants en commun, derrière ces prénoms ? Ils sont tous passés par la grande section de arrondissement de Paris. Selon que son père soit agent de sécurité au chômage depuis cinq ans dans la banlieue paupérisée lyonnaise, agriculteur dans une bourgade de Haute-Loire ou écrivain à succès bisontin. Mais que se cache-t-il vraiment derrière ces constats déterministes aux airs de clichés éculés ? C’est tout l’objet , formidable (et édifiante) enquête, dirigée par Bernard Lahire – menée avec le concours de seize autres chercheurs –, mettant en lumière toutes les inégalités subies dès le plus jeune âge. À travers dix-huit portraits divisés en trois catégories (classes populaires, classes moyennes, classes supérieures), nous suivons le quotidien de bambins des quatre coins de l’Hexagone, emblématiques de certaines couches de la population. Et ce sans nier les singularités de chaque cas. Se distinguant des approches psychologiques ou statistiques, cette étude d’une grande richesse montre dans les faits toutes les différences économiques, familiales, géographiques, mais aussi culturelles, intellectuelles, corporelles ou alimentaires. Le livre vaut aussi pour ses développements plus inattendus sur l’apprentissage de l’argent, la la » de l’enfance et la transmission des pratiques nutritionnelles. On se pose alors naturellement cette question : grandir, oui, mais comment ?
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits