LA CHAIR ÉLECTRIQUE
Qu’il sonne bien, ce mot de « sismothérapie ». Pourtant ce fut l’horreur, ces électrochocs antédiluviens des années 1930 et de l’après-guerre. Il suffitMarc Grinsztajn raconte son amnésie, sa perte de mémoire partielle, ses trous noirs consécutifs à des séances d’électrochocs. Une palpitante gueule cassée de la psychiatrie qui oublie codes, chiffres, visages et événements plus ou moins proches. C’est vrai, il faut avoir vu une fois cette machine infernale, bien de chez nous, avec ses fils, ses électrodes, pour sentir passer le frisson. N’oublions pas que l’engin fut mis au point par des psychiatres mussoliniens pour étourdir les porcs à l’abattoir. L’auteur réserve un sort à cette catégorie de médecins, cognant contre les anciens pontes maréchalistes à nœud papillon, sans épargner les éminences héroïques de la psychiatrie institutionnelle – tous anciens résistants et communistes – qui « électrochoquèrent » à tour de bras sous l’Occupation et après la guerre.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits