DUFY FIGURE DE PROUE
Plus que tout autre motif, son port de naissance puis d’attache a incarné ses recherches successives, de ses premières œuvres impressionnistes jusqu’à l’ultime série des en passant par le réalisme, le fauvisme, le cézannisme, sans compteraimait à dire celui qui est devenu l’un des artistes majeurs de la première moitié du XX siècle. Le port et ses quais. Les pêcheurs à la ligne ou au haveneau. La fête nautique, comme celle du 14 juillet. Le casino Marie-Christine et son estacade. Le spectacle continuel formé par les bateaux et les baigneurs. La plage du Havre et celle de Sainte-Adresse, avec les jetées et la falaise du pays de Caux en balises. Même lorsqu’il s’éloignait, entre deux séjours à la faveur d’attaches familiales, il n’a cessé de peindre sa ville de mémoire pour en raconter l’atmosphère. Et, à son épouse, Émilienne, il fait même promettre de Promesse tenue : en 1963, elle lègue soixante-dix œuvres de Raoul Dufy à la ville, amorçant la collection du musée d’Art moderne André Malraux (MuMa), qui est passée de remarquable à exceptionnelle au fil des ans. Puisant dans ce fonds, mais aussi dans des collections françaises et internationales, privées comme publiques, l’exposition consacrée au maître est un se félicite le maire. Partie prenante de la saison 2019 d’Un été au Havre, elle met en perspective quatre-vingt-dix peintures et aquarelles, proposant un regard neuf sur le rapport qui liait l’artiste à son sujet. Aussi chronologique qu’intemporel, cet attachement singulier révèle un glissement, de recompositions en synthèses progressives. Ou comment une restitution fidèle réinvente finalement un paysage intérieur.
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