BOCUSE La révolution d’une institution
« Bocuse? C’est de la cuisine de brasserie.» Cela faisait déjà quelques années que les rumeurs d’une possible perte de la troisième étoile Michelin (décrochée il y a cinquante-cinq ans !) suintaient dans le milieu, alimentées par des chefs parisiens à la mode et des chroniqueurs bobos adeptes de la cuisine miniature à la poudre de karashi. « Je préfère un brie qui coule à un bruit qui court », répondait Paul Bocuse avec malice. « Et si je perds la troisième, je serai le seul chef à avoir attendu cinquante ans pour avoir deux étoiles ! »
Toujours cet humour paysan qui lui permettait de surmonter les angoisses, lui, l’ancien résistant blessé à 18 ans, l’apprenti élevé à la dure et qui s’était fait tout seul, le totem de la cuisine française photographié en Jésus dans « Lui » en 1978 au milieu des 12 meilleurs chefs français de l’époque posant en apôtres!
Et puis voilà: deux ans après sa mort, la sanction est tombée, le Guide Michelin n’ayant pas osé trancher sa tête de son vivant. « Sur la base des expériences de table de nos inspecteurs, nous avons, à l’unanimité, choisi de recommander cet établissement pour 2 étoiles. Cette décision est le reflet de la qualité actuelle de
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