Autoroutes bloquées, fumier déversé devant des supermarchés, radars routiers bâchés, incendies… La colère du monde agricole, partie d’Occitanie le 16 janvier, s’est répandue dans tout le pays en quelques jours avant d’être récupérée par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, syndicat majoritaire, qui impose depuis un bras de fer avec l’exécutif.Dix jours seulement après le début de la mobilisation, le premier ministre, Gabriel Attal, annonçait une série de mesures, mais le mouvement se poursuit et touche désormais la capitale.Au cœur des revendications des agriculteurs : une simplification des normes imposées par l’Etat et l’Union européenne, la fin de la concurrence jugée déloyale de produits étrangers, des aides financières pour faire face à l’inflation… Mais pas seulement, car le mal-être de cette profession est ancien et profond : on en trouve les racines dans le changement de modèle agricole du pays, à partir des années 1960.Un mal-être qui explique en partie qu’aujourd’hui, les agriculteurs de 15 à 65 ans ont un risque de se suicider 30 % supérieur aux autres catégories professionnelles, selon un rapport de la Mutualité sociale agricole.Le gouvernement pourra-t-il proposer des mesures concrètes qui répondent à ce sentiment de déclassement et de déconsidération si ancré ?Gwennoline Le Cornec est cheffe adjointe du service politique du Monde. Dans cet épisode de « L’Heure du Monde », elle explique les raisons de la colère agricole.Un épisode d’Adélaïde Tenaglia. Réalisation et musiques : Amandine Robillard. Présentation et rédaction en chef : Jean-Guillaume Santi. Dans cet épisode : extrait du journal de 20 heures de TF1 du 25 janvier 2024.