Le fragments d'une TDAH: Récit brut d'une TPL en reconstruction
Par Myriam Sara
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À propos de ce livre électronique
On ne naît pas brisée. On le devient. Et parfois, on le reste.
Ce récit brut, intime et sans fard retrace le parcours d’une femme diagnostiquée TDAH-TPL à l’âge adulte, confrontée aux traumas, à l’étiquette du « trop », et à un monde qui ne sait pas quoi faire d’une intensité qui déborde.
À travers 25 chapitres lucides, crus et bouleversants, Myriam Sara prend la parole pour toutes celles qu’on a mises de côté. Celles qu’on a jugées trop bruyantes, trop sensibles, trop instables, mais qui n’ont jamais cessé de tenir debout.
Ce livre n’est ni un témoignage larmoyant ni un manuel de résilience propre.
Myriam Sara est auteure, mère et femme en reconstruction.
Ce livre est son premier souffle littéraire. Un coup de poing tendre et nécessaire.
Elle écrit pour exister.
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Aperçu du livre
Le fragments d'une TDAH - Myriam Sara
Introduction
J’ai commencé à écrire ce livre en 2017-2018. Puis, évidemment, j’ai arrêté. Qui voudrait lire ça, après tout ? Le TDAH, tout le monde connaît. Je ne pensais rien apprendre à personne.
Et pourtant, en 2021, les mots ont recommencé à jaillir. Des morceaux. Des bouts. Des cris étouffés. À chaque pensée qui me frappait le crâne – PAF – comme une vitre qui éclate sans avertir, fallait que je la recrache sur le papier live. Pas dans deux minutes. Parce que deux minutes plus tard, c’était mort. L’étincelle envolée. Plus le même feu, plus le même délire. Et comme mes émotions font du saut à l’élastique sans harnais, ce qui aurait pu être une fulgurance virait souvent en soupe tiède ou en scène gênante dont même moi j’avais honte.
Au début, j’écrivais pour prouver. Pour balancer à la face du monde ma version. Celle qu’on n’a pas entendue. Celle qu’on a piétinée. Je voulais que ça soit clair : ce qu’on disait de moi, c’était de la marde mal emballée. Mais avec le temps, j’ai arrêté de vouloir convaincre. J’ai juste écrit. Pour cracher. Pour dégorger. Comme on tousse un motton noir coincé dans la gorge. Mot après mot, je vidais mes poumons. Et j’espérais, un peu, que ça soulage. Je l’ai continué pour moi. Pour ne pas oublier. Parce que j’avais peur que mes micro-fractures disparaissent. Ces blessures invisibles qui, lentement, changent tout ce qu’on est.
Pour moi, c’est un carnaval qui pue le brûlé quand l’anxiété, le TPL et le TDAH squattent le même corps… Ce n’est pas une colocation, c’est une scène de crime.
T’as l’anxiété qui te serre le cou, te souffle à l’oreille que tout va s’effondrer, même quand tout est calme.
T’as le TDAH qui te bombarde d’idées, t’empêche de dormir, te fait commencer vingt projets à la fois… pour les laisser en plan.
Et t’as le TPL, ce foutu volcan émotionnel qui t’aime, te hait, t’élève, te détruit.
Je vis dans un manège, mais je n’ai jamais acheté de billet.
Mon corps ? Il suit pu. Ma tête ? C’est une ruelle après un règlement de comptes.
Je cherche le bouton « pause », mais il n’existe pas. Juste « ralenti »… et encore. Je passe ma vie à m’expliquer. À dire que non, je ne suis pas paresseuse. Que je ne suis pas instable. Je suis juste enchaîné à un trio qui se bat à l’intérieur de moi.
Et malgré ça, je suis encore là.
***
Les fragments d’une TDAH
Cendrillon, c’est l’illusion d’un tout. Une promesse de beauté bien lisse, qui brille juste assez pour qu’on oublie les fissures. Mais moi, je suis faite d’éclats. De morceaux éparpillés que personne ne voit briller, parce qu’ils ne rentrent pas dans la foutue pantoufle de verre. J’suis pas un conte. J’suis les éclats de verre après le bal. Les bouts coupants qu’on balaye vite fait avant minuit pour que ça paraisse propre. Mais moi, je les ramasse, un à un. Parce que c’est dans ces morceaux-là que je me reconnais.
Cendrillon. Ce personnage idéalisé par toutes les petites filles naïves. Qui n’a jamais rêvé, à cinq ans, d’être elle… sans même avoir une idée réelle de qui elle était, au fond ? Ben oui. C’est ça, être naïve. Vouloir être une poupée fissurée qui tient encore debout en talons cheap. Désolée si j’égratigne votre vision de conte de fées, mais la vérité, c’est qu’on a tous une Cendrillon qui moisit quelque part en dedans. Elle vit en silence, la gueule pleine de cendres, à espérer un carrosse. Et on l’a tous croisée, à un moment où ça brûlait trop pour marcher droit.
Je sais, c’est dur à avaler. J’ai résisté moi aussi. Mais je vais vous y traîner, dans cette putain de réalité. C’est l’heure d’enlever le masque, de gratter le vernis jusqu’à saigner.
D’abord… laissez-moi vous présenter ma Cendrillon. Celle qui vit en moi. Celle qui mord, qui pleure, qui attend encore un foutu carrosse qui ne viendra jamais.
Mon histoire ? Une version inversée de Cendrillon. Mais que tu l’lises à l’endroit ou à l’envers, c’est le même poison, il est seulement servi dans un verre différent.
Contrairement à Cendrillon, mes parents sont bien vivants. Écœurés, peut-être – mais présents, ça oui. Dès ma naissance, j’ai été enveloppée. Protégée. Bercée dans de la ouate. Pas la marde du Dollarama qui s’effiloche dès que tu respires trop fort. Non. Moi, j’ai eu droit à la vraie. La ouate deluxe. Celle qui colle à la peau comme une promesse. Confortable comme ma mère, solide comme mon père, rassurante comme le regard de mon frère.
Un début de vie pas trop compliqué. Un peu choyée. Beaucoup écoutée.
Pas de demi-sœurs, pas de marâtre. Juste un frère… que je traitais un peu comme ma version personnelle de Cendrillon. C’est moi qui menais. Et j’avais la paix, ou presque.
Chez nous, tout se faisait dans la douceur. Les consignes venaient avec des explications lentes et bien articulées, pour que je comprenne. Mais je ressentais quand même leur impatience, dans leurs soupirs. Ce foutu soupir. C’est devenu pour moi le bruit universel de l’écœurantite. J’étais maladroite. Je faisais tomber tout ce que je touchais. J’échappais, je cassais, j’accrochais. Les soupirs ont été ma première bande sonore.
Et puis, un jour, j’ai reçu de beaux souliers brillants et je suis entrée dans le monde réel. L’école. La société. Les juges en herbe. Ceux qui te classent en silence. Ceux qui décident, sans te connaître, si tu vaux la peine d’être assise à côté d’eux. Ce sont eux qui ont effacé les lignes que mes parents avaient tracées pour moi. Leurs guides étaient écrits au crayon à mine… ça s’est effacé. L’école, elle, écrit à l’encre de Chine. En majuscules. En rouge. Et elle t’encadre pour que tu cadres. Que tu rentres dans la boîte. Que tu fermes ta gueule.
Mais moi, je déborde. Mon cerveau cherche l’air. Il panique. Il roule à cent à l’heure. Il crie des phrases comme un générique sans fin, musique dramatique incluse.
Autour de moi, tout le monde a l’air bien dans sa boîte. Moi, je suis collée au mur d’en face. Seule. À frissonner devant les dessins de Saint-Valentin collés de travers. J’ai compris trop tôt que Cendrillon et moi, on devenait invisibles aux belles choses… mais hautement visibles quand venait le temps de se faire pointer du doigt.
Je croyais qu’il fallait laver un plancher pour être malheureuse. Mais non. Le plancher, c’est symbolique. C’est la métaphore polie qu’on donne aux enfants pour parler des adultes briseurs d’âme. Et ce n’est pas que les adultes. N’importe qui peut te tracer une cellule. Même ceux que t’appelles « amis ».
Moi, j’étais le mouton noir. Celle qui ne rentre dans aucune case. « Turbulente ». « Hyperactive ». Je n’étais pas faite pour rester assise. Mon corps criait. Mon cerveau courait. Je coupais la parole sans le vouloir, parce que vos mots à vous me propulsaient des milliers d’idées que je devais sortir, là, maintenant.
Je mentais. Souvent. Pour me faire aimer. Pour être normale. Parce que j’avais compris qu’être moi, ça ne plaisait pas.
Je zigzaguais. J’étais incapable d’aller tout droit, comme le veut le contrat social. Une marche en avant, deux en arrière. Et j’ai vite compris que je n’atteindrais pas l’âge adulte avec les autres. Que mon chemin allait être plus long, plus raide, plus douloureux.
En cinquième année, j’ai senti une lourdeur. Une vraie. Un poids que même mes parents ne pouvaient pas porter à ma place.
En sixième, j’ai commencé à faire des conneries. Juste pour exister. Pour avoir une réaction. Bonne ou mauvaise, je m’en foutais.
À ce moment-là, j’ai perdu mon soulier. Et au lieu de l’attendre, j’ai couru, et je cours toujours aujourd’hui.
***
Et maintenant, 2025, c’est mon année. Cette fois, je vais le terminer. Je vais le publier. Parce que je ne suis plus en train d’écrire ma souffrance : je la transmets. Avec mes mots. Avec ma voix. Avec mes cassures et mes bouts recollés de travers.
J’ai toujours eu un langage cru. Limite trash quand je déborde. Quand je ressens trop fort. J’ai rarement « fitté » avec le monde. Mais j’ai compris un truc : l’écriture, elle, me comprend. Et peut-être qu’à travers elle, je vais te rejoindre. C’est mon histoire. Mes fragments. Mais si tu grattes un peu, tu pourrais bien y reconnaître les tiens.
Et si t’es neurotypique ? Lis-le pareil. Peut-être que tu comprendras mieux ce que vit ton enfant, ton chum, ta collègue… à chaque putain de minute de leur vie. Peut-être que tu jugeras un peu moins. Peut-être que tu écouteras un peu plus.
Et si tu veux crier, pleurer, rire, débattre ou partager : t’es au bon endroit.
Bonne lecture.
Chapitre 1. Le primaire
J’avais sept ans et je savais déjà me mentir à moi-même. Et aux autres. Je savais déjà être ce clown triste, celui qui fait rire les autres à s’en plier le ventre, mais qui, à l’intérieur, meurt à petit feu. Encore aujourd’hui, c’est ce personnage-là qui prend le micro et fait semblant d’aller bien. Un rôle appris par instinct, peaufiné par nécessité. Si mature dans mon immaturité. Si naïve dans ma méfiance.
Je vois tout. Je ressens tout. Trop. Je capte les regards, même ceux qu’on croit subtils. Je reconnais dans leurs yeux l’impatience, le jugement, le rejet poli. J’ai souvent été sortie de la classe. Pas en crise. Juste… retirée. Comme si on me débranchait du monde, tranquillement, sans crier gare.
On prenait mon pupitre puis on le mettait dans le corridor, là où on met les choses qu’on veut plus beaucoup trop voir, mais qu’on n’ose pas foutre aux vidanges.
Assise là, face au mur. Le dos tourné aux autres. Aux rires. Aux pas. Aux chuchotements. Ce n’était pas une punition, c’était une mise au rebut. J’apprenais à disparaître proprement. À avaler ma honte en silence. À m’habituer à être celle qu’on tasse, qu’on range au bord pour ne pas trop faire de vagues.
Et les rires ? Ils passaient dans mon dos comme des coups de couteau. Des insultes volantes sans visage. Personne à nommer, personne à accuser. Juste moi, puis mon mur. Un mur qui en a vu plus que mes profs. Un mur qui sait à quel point j’ai appris, très jeune, que j’étais de beaucoup trop. Qu’on pouvait m’effacer sans même me regarder.
Le pire, c’est que je réalise aujourd’hui que c’est là, dans ce foutu corridor, que j’ai commencé à me comparer. Parce que j’ai eu le « malheur » d’être la petite dernière. Le bébé de la famille.
Et mon frère, lui, il avait déjà tout traversé avant moi. Même école. Même profs. Même murs. Mon frère… Lui, il était parfait. Calme. Doux. Intelligent. Toujours bien vu. Toujours à sa place. Un exemple vivant. Une fierté ambulante.
Et moi ?
Ben moi, j’étais le bordel après la tempête. Le dégât dans ses traces. La version beaucoup trop bruyante, beaucoup trop intense, beaucoup trop dérangeante. Je l’idolâtrais. Je portais même ses chandails en cachette. Pas pour le narguer. Pour m’imaginer que, si je mettais son linge, j’allais peut-être, juste un peu, être comme lui. Moi, j’voulais être lui. Parce qu’être moi, ça faisait juste m’amener la face dans le mur. T’imagines ce que ça fait, d’être toi, puis devoir passer après lui ? Mon frère, la perfection sur deux pattes. Le modèle. Le préféré silencieux.
Et moi ?
Moi, j’arrivais en classe déjà en déficit de crédit. Comme si j’étais née avec une dette à rembourser. Parce que lui, il avait été calme. Lui, il avait été brillant. Lui, il avait fait les choses « comme il faut ».
Sans aucune gêne, devant tout le monde, les profs me comparaient à lui. Pas pour m’élever. Pas pour m’encourager. Juste pour bien me faire comprendre que j’étais moins. Moins posée. Moins douée. Moins aimable.
Et ce cauchemar-là, il a duré tout le primaire. Sans pause. Sans exception.
Chaque année, chaque prof, comme un foutu écho qu’on rediffuse à volume maximum :
« T’es pas lui. »
« T’es pas lui. »
T’es pas lui. Pis à force… j’ai fini par le croire.
Les regards écœurés. Constamment. Les gens aiment bien rire avec moi, mais c’est
