La vie sans toi: Prix Témoignage de la Journée du Manuscrit 2025
Par Adila Katia Hn
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À propos de ce livre électronique
Pour la énième fois, Karima revenait vers ce point de départ où le destin les avait réunis pour mieux les séparer. Toufik avait su toucher son cœur.
Elle regardait au même endroit, là où la mer rencontrait le ciel. Elle se laissait bercer par le bruit des vagues, seul son qu’ils aient entendu autour d’eux. Elle espérait entendre un appel, sa voix familière.
Tout comme pour sa mère Fatima, l’espoir était devenu un fidèle compagnon. Même s’il était insensé et irraisonné.
Dans « La vie sans toi », un hommage est rendu aux disparus et aux familles qui vivent dans l’espoir de leur retour.
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Aperçu du livre
La vie sans toi - Adila Katia Hn
La vie sans toi
ADILA KATIA
La vie sans toi
Témoignage
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
Le vieil homme et la Belle, Liberté, 2002
Le souffle du bonheur, Alpha Design 2009
A l’ombre de tes yeux, Alpha Design 2009
La prison du silence, Nour Houda Edtion 2011.
Beauvais sur les traces de mon enfance, 2022
Liberte et Sacrifices, Aframed Edtion 2022
L’espoir au-delà des maux, Imtidad Edtion 2022
Je t’attendais, Média Index 2023
Plus jamais, Talsa Edtions, 2023
Tilleli Asfel HCA et Aframed 2023
Lalla M’lawa, légende historique, 2024
Le choix du cœur, Bookelis 2025
Nunca Jamas, Bookelis 2025
Lalla M’lawa, 2 edition Bookelis 2025
Couverture création Canva
© Les Éditions du Net, 2025
ISBN : 978-2-312-15755-9
Dédicace
A ma famille, proche et élargi,
A ma chère communauté,
à Jocelyne Marguin,
l’autrice Clémence Renoir,
Omar Kazi-Tani,
Jacqueline Brenot,
A tous ceux qui me soutiennent,
Affectueusement,
Adila Katia HN
« L’amour est éternel, le chagrin aussi. »
C.S. Lewis« La vie des morts consiste à vivre dans l’esprit des vivants. »
Cicéron
Avant-propos
Je vous invite à plonger dans l’univers souvent méconnu des naufragés en mer, notamment celui des harragas, ces jeunes qui, poussés par l’espoir d’un avenir meilleur, risquent leur vie en empruntant des chemins périlleux. À travers ces histoires, nous souhaitons sensibiliser chacun d’entre vous à la fragilité de ces destins, à la précarité qui pousse certains à braver les dangers de la mer ou des routes, au mépris du danger et des lois.
Ce recueil est un appel à la réflexion : avant de prendre une décision qui pourrait changer une vie. Pensons à ceux qui restent d’eux, à leur famille, à leur avenir. La vie est précieuse, et chaque choix doit être mûrement réfléchi, dans le respect de soi et des autres.
Que ces récits vous inspirent une conscience plus profonde et une empathie sincère pour ceux qui, en quête d’un avenir, risquent tout, souvent sans en connaître toutes les conséquences et au péril de leurs vies…
L’auteure
Chapitre I
— Heblouni ! Ils vont me rendre fou !
— Wash bik ya radjel ? qu’as-tu ? demanda Fatima en accourant dans la cour lorsqu’elle entendit son mari crier.
— Wladek i heblouni ! Ghir el machakel ! Tes enfants me rendent fou, ils ne posent que des problèmes !
Boualem, homme de cœur et de traditions, était marié à Fatima, sa cousine éloignée, une union scellée par des liens familiaux et des attentes sociales. Ensemble, ils avaient eu cinq enfants dont les trois derniers, encore de très jeunes, apportaient une douce légèreté au quotidien, loin des tourments des ainés. Ces derniers lui causaient des soucis particuliers. Yahia et Toufik, les deux frères, portaient sur leurs épaules le poids des espoirs déçus et des rêves avortés. L’échec scolaire avait été pour eux un tournant inattendu, une bifurcation sur le chemin de l’avenir qui devait les mener vers des horizons plus prometteurs.
Après avoir abandonné le lycée et l’idée de repasser le bac en candidat libre, les deux jeunes hommes s’étaient lancés dans des formations professionnelles, espérant ainsi acquérir les compétences nécessaires pour se hisser hors de la précarité. Yahia s’était tourné vers la plomberie, tandis que Toufik s’était engagé dans le domaine de l’électricité. Mais ils s’absentaient parfois, provoquant l’ire de leur père.
Les deux frères, Yahia et Toufik, passaient la plupart de leur temps ensemble, au grand désespoir de leurs parents, car Toufik exerçait une influence néfaste. Ce fut dans un climat de tensions, ponctué de nombreux cris et coups, qu’ils finirent par achever leurs formations. Diplômes en main – l’un en plomberie et l’autre en électricité – ils acceptaient désormais n’importe quelle tâche qui se présentait à eux. Il leur devenait impératif de s’assumer financièrement Malgré leurs efforts acharnés, ils avaient rapidement réalisé que le monde du travail était impitoyable, un combat quotidien pour se faire une place dans un marché saturé.
— Wash daro had el khtra ? Qu’ont-ils fait cette fois ?
— Les garçons ont travaillé chez l’oncle Abdou et comme il tardait à les payer, ils sont retournés sur son chantier et ils ont tout saccagé ! Qu’est ce qui leur a pris ? Ils m’ont couvert de honte ! Je ne savais pas comment excuser leur geste !
— Ton oncle a de l’argent pour acheter la fourniture mais pour le sortir et régler ce qu’il leur doit, non ! Ce sont des jeunes, ils ont fait ce qu’il leur a demandé ! Normalement, ils n’ont pas à le prier pour le salaire ! Ils ne sont pas partis faire la manche !
— Et tu les défends ?
— Ils ont besoin de leur argent ! Toi, tu n’as pas de quoi couvrir leurs dépenses et moi si j’en avais, crois-moi que je leur aurais donné ! Mes pauvres garçons ne demandent pas l’aumône mais leur salaire !
— Qu’ils ne me soumettent pas à la honte et l’embarras devant la famille et au village ! Qu’ils aillent chercher du travail ailleurs !
— Tu penses qu’ils n’en cherchent pas ?
Malheureusement, les chantiers étaient rares et souvent, lorsqu’ils trouvaient du travail, ils n’étaient pas déclarés et les salaires étaient dérisoires. En cas d’accident, la couverture sociale était insignifiante au regard des besoins journaliers de l’invalide.
Certains leur demandaient d’attendre, mettant à mal leur patience. Le différend entre l’oncle Abdou et les deux jeunes fut une leçon apprise par cœur, les conduisant dorénavant de travailler au sein de la famille.
Grâce aux recommandations de clients satisfaits en dehors de leur région, Yahia et Toufik parvinrent à sortir la tête de l’eau, évitant ainsi de devenir un fardeau pour leur père, qui avait lui-même du mal à joindre les deux bouts. Ils contribuaient parfois aux dépenses familiales, mais bien souvent, leurs salaires étaient engloutis aussi vite qu’ils étaient gagnés, n’économisant rien pour le lendemain.
Les deux jeunes frères travaillaient non seulement ensemble mais une complicité indéfectible les liait. Leur quotidien était rythmé par leur travail et les soirées d’été qu’ils passaient à la terrasse d’un café souvent fréquenté par d’autres jeunes désœuvrés. Ces rencontres étaient marquées par des discussions sur la chance de ceux qui avaient émigré vers d’autres pays et qui avaient réussi à s’en sortir. Avec fierté, ils envoyaient de l’argent à leurs familles restées au pays. Certains, arrivés à l’étranger, après avoir monté un dossier solide, avaient pu obtenir le précieux visa, tandis que d’autres, incapables de se le procurer, prenaient le risque de partir sur des embarcations de fortune. Ils réservaient une place sur le tristement célèbre Sari3, un bateau fantôme à quatre moteurs, dont certains internautes filmaient les départs afin d’attirer d’autres candidats à la recherche d’une vie meilleure.
Les petites bourses qui ne pouvaient pas se permettre l’aventure, se rabattaient sur des embarcations moins rapides.
Yahia et Toufik étaient découragés par des mois de travail précaire où les employeurs promettaient souvent un paiement ultérieur qui n’arrivait jamais. Mais
