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Avis sur Emy dans la lune Tome 3
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Aperçu du livre
Emy dans la lune Tome 3 - Emy Lalune
Au moins, y’a la robe !
Mes paupières sont lourdes ce matin. C’est comme si elles savaient que je redoutais l’événement de la journée : le mariage de ma mère. Jusqu’à aujourd’hui, je continuais de garder espoir qu’elle déciderait de revenir au Québec pour être avec nous. Cette cérémonie représente donc, pour moi, le vrai point de non-retour. Elle a fait son choix : Paul. Évidemment, cette décision me chamboule encore et ça m’arrive de verser des larmes même si ça fait un peu plus d’un an qu’elle vit en Angleterre avec lui. Je ne peux rien y changer, je dois m’y faire. J’apprends à respecter son choix, mais je me dis que j’ai aussi le droit de trouver ça dur.
Les yeux encore fermés, je revisite les trois dernières semaines d’août passées sur ce continent étranger qui, j’imagine, deviendra officiellement ma deuxième maison à partir de cet après-midi. Elles se sont relativement bien passées. J’ai fait beaucoup d’efforts pour avoir une meilleure attitude qu’à Noël dernier. J’ai délaissé ma place sur le sofa, mes marathons de films et ma baboune pour connecter davantage avec ma sœur, ma mère, mon futur beau-père et ses filles.
C’est vrai, j’ai encore du mal à appeler « ses filles » mes « demi-sœurs ». Juste le mot me donne l’impression que ma famille a été remixée comme une toune sur TikTok : on reconnaît la mélodie de base, mais ça ne sonne plus pareil. La réalité est différente : on ne rit pas toujours, on ne se comprend pas toujours à cause de nos langues maternelles différentes, et parfois, juste parfois, j’ai l’impression d’être une étrangère dans ce décor anglais parfait.
Je ne déteste pas Paul, au contraire. Il fait des efforts. Il essaie de me parler en français avec son accent britannique qui rend chaque phrase drôle sans qu’il s’en rende compte. « Allo, Emy, comment ça vaaaa ?» comme si c’était l’affaire la plus dure au monde. Je ne ris pas, parce que je sais qu’il le fait pour moi, mais à l’intérieur, j’ai envie d’éclater de rire. C’est mon petit secret.
Ce qui est plus difficile, ce sont ses filles, Sian, April et Imogen. On n’est pas des ennemies, mais on n’est pas proches non plus. On se parle de maquillage, de séries et de musique, mais j’ai toujours le sentiment de me forcer pour entrer dans leur monde. Elles, elles ont grandi ici, avec leurs maisons entourées de pierres, leur thé d’après-midi pis leur humour très différent du nôtre alors que moi, je débarque avec mon accent québécois et mon humour sarcastique. Disons, je ne fitte pas dans le décor. Par contre, hier soir, on a ri ensemble en se maquillant. On faisait des tests pour le grand jour. C’était chouette et quand même naturel comme moment. J’ai bien hâte de voir comment ma relation avec elles va se développer.
Un bruit de pas sur le parquet me sort de mes pensées. Maman. Je reconnais sa démarche. Elle entre doucement dans la chambre où ma sœur et moi partageons le lit d’amis depuis notre arrivée. Elle s’assoit sur le bord du matelas et me caresse les cheveux comme elle le faisait avant, quand j’étais petite. Pendant un instant, je retrouve ma vraie mère, celle qui me brossait les cheveux tous les matins avant d’aller à l’école.
— Emy, il faut se lever… c’est une grande journée. Cloé t’a préparé à déjeuner en bas !
J’ouvre les yeux. Elle est belle. Trop belle. Elle porte déjà une robe de chambre blanc satiné, ses cheveux bouclés tombent doucement sur ses épaules. Elle a déjà commencé à se préparer. Je n’arrive pas à parler. Une boule se forme dans ma gorge. Elle s’apprête à se marier. Et moi, je dois apprendre à la partager. J’acquiesce de la tête pour lui faire savoir que j’ai compris. Elle me sourit, se lève, ouvre les rideaux et quitte la pièce en laissant la porte OUVERTE derrière elle. La technique parfaite pour être sûre que je me lève !
À l’autre bout du couloir, j’entends sa meilleure amie Sophie l’appeler :
— Christine, on n’a pas fini de friser l’arrière de ta tête, viens ici !
Je reste un moment immobile, fixant la porte… grande ouverte de la chambre. Mon cœur bat plus vite que d’habitude, sûrement à cause du mélange d’excitation et de tristesse qui m’habite. J’entends Cloé m’appeler en bas, mais j’ai besoin de deux secondes.
Je m’assois sur le lit, passe mes mains dans mes cheveux emmêlés. Je réalise à cet instant qu’aujourd’hui, ce n’est pas juste une journée spéciale pour maman, c’est aussi la première fois que je vais porter une robe que j’ai moi-même dessinée et qui a été cousue par une couturière anglaise que Paul a engagée. Je me lève d’un coup et m’approche de la penderie. La robe est là, suspendue, protégée par une housse blanche. Je baisse la fermeture éclair avec précaution et la découvre lentement.
Elle est magnifique. La plus belle de toutes les robes. Du moins, à mes yeux. C’est mon dessin, mon idée, mes traits sur le papier devenus réalité. Le tissu bourgogne capte la lumière d’une façon presque magique : parfois plus foncé, presque prune, parfois plus chaud, tirant vers le rouge profond. C’est une robe qui dit : je suis encore une ado, mais je sais déjà que j’ai du style. Je l’enfile avec précaution, le tissu glisse sur ma peau comme une vague douce. En ajustant la fermeture, je me regarde dans le miroir et je n’arrive pas à croire que c’est moi. D’un autre côté, je me dis que j’aurais sûrement dû attendre de déjeuner avant de la mettre. Il ne faudrait pas que je la tache quand même… Tant pis, je vais porter un t-shirt par-dessus pendant que j’engloutis mon repas, je veux porter ma robe le plus longtemps possible.
Un coup à la porte me fait sursauter. Je reconnais la voix de maman :
— Emy… tu es prête à te faire maquiller ? La maquilleuse te maquillerait tout de suite avant de faire le mien !
J’hésite une seconde avant de répondre.
— Oui, j’arrive.
Je sors de la chambre. Ses yeux se posent sur moi et brillent instantanément.
— Tu es splendide, me dit-elle.
Je baisse les yeux, gênée. J’ai envie de lui répondre quelque chose de doux, mais les mots restent coincés. J’ai peur que si je les laisse sortir, je vais me mettre à pleurer. Alors je me contente d’un léger sourire. Elle me fait signe de la suivre dans sa chambre où je me ferai maquiller.
— J’arrive ! Donne-moi 2 minutes ! lui dis-je.
Je souffle un grand coup et attrape mon téléphone posé sur la commode. L’écran s’allume : aucun message. Je mordille ma lèvre, un peu déçue. J’aurais aimé voir apparaître un texto de Diego, même un simple « bon matin » avec un émoji bizarre comme il fait toujours.
Diego. Juste penser à lui me calme un peu. Depuis que je suis arrivée en Angleterre, on s’écrit tous les jours. Et en plus… on s’est vus pour vrai. Trois fois. Une fois dans un café près du bureau de Paul, une autre, au cinéma où on n’a presque pas regardé le film tellement on riait fort, et la dernière, avant-hier, quand il m’a raccompagnée jusque devant la maison après qu’on ait marché sous la pluie.
Je revois la scène. Mes cheveux trempés collaient à ma peau, j’avais l’air d’un raton laveur, mais il riait comme si c’était la chose la plus drôle au monde. On s’est arrêtés devant la maison, et il m’a lancé un regard plus long que d’habitude… J’ai cru, pendant une seconde, qu’il allait m’embrasser. Mon cœur battait tellement fort que j’avais l’impression qu’il pouvait l’entendre. Mais il s’est contenté de me dire bonne nuit avec un sourire en coin. J’ai fermé la porte en me sentant à la fois soulagée et frustrée.
Je repense encore à ce qu’il m’avait écrit il y a quelques mois : Tu m’intéresses vraiment ! Je pense qu’on devrait voir où ça mène cet été. À ce moment-là, ça m’avait fait trembler comme une feuille. Mais maintenant… maintenant, j’ai l’impression que c’est réel. Je sais ce qu’il voulait dire. Et je sais que moi aussi, j’ai envie de voir où ça mène. Très envie.
Et le plus fou dans tout ça ? Je n’ai même pas besoin d’attendre pour le revoir. Il sera ici. Aujourd’hui. À ce mariage.
Juste à y penser, j’ai des papillons dans le ventre. Maman m’a annoncé, il y a quelques semaines, que Paul et elle avaient décidé d’inviter certaines familles d’amis proches, dont la sienne. Quand j’ai entendu son nom sur la liste, j’ai cru que j’avais mal compris. Mais non : Diego allait être dans la même salle que moi, dans ma nouvelle robe bourgogne.
Je me demande quelle tête il va faire en me voyant. Je l’imagine déjà faire semblant d’être super chill, comme si ça ne lui faisait rien. Mais moi je sais qu’il aime quelque chose quand je vois son petit sourire en coin !
La voix de ma mère se fait à nouveau entendre.
— Ma chouette, viens-tu ?
— Oui, j’arrive pour vrai là ! dis-je en marchant vers le lieu où aura lieu mon makeover 101.
Les crevettes s’en mêlent
Le lieu du mariage de maman s’appelle Cliveden House. Rien que le nom, ça sonne fancy. C’est un hôtel chic planté au milieu de la campagne anglaise, entouré de jardins immenses et de pelouses qui ont l’air d’être tondues au ciseau. Je n’avais jamais mis les pieds dans un endroit pareil. On dirait que chaque recoin respire l’histoire, comme si des princesses avaient déjà marché dans ces couloirs.
Les invités se pressent dans le grand hall décoré de fleurs blanches et de bougies. Cloé s’accroche à
