Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Albert Marquet. Le Paradoxe du Temps
Albert Marquet. Le Paradoxe du Temps
Albert Marquet. Le Paradoxe du Temps
Livre électronique171 pages1 heure

Albert Marquet. Le Paradoxe du Temps

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Paradoxalement, Albert Marquet (1875 – 1947) appartient plus au passé et au futur qu’au présent. Son art, imprégné d’une profonde sensibilité, attend le silence qui n’est pas encore tombé, un silence qui résonne comme une promesse d’éternité. À travers ses œuvres, il nous invite à un voyage intemporel, où chaque coup de pinceau révèle une part de mystère et de contemplation.
Pourtant, au-delà de cette quête de l’invisible, Marquet nous enseigne l’importance de la méditation. Ses tableaux, tels des fenêtres ouvertes sur l’âme, nous incitent à ralentir, à observer et à ressentir.
L’art de Marquet est une célébration de la tranquillité et de la réflexion. Il nous rappelle que dans ce monde en perpétuelle agitation, il est essentiel de retrouver le calme intérieur. En admirant ses œuvres, nous découvrons les richesses infinies de la méditation et la beauté de l’instant présent, transcendé par une touche artistique unique.
LangueFrançais
ÉditeurParkstone International
Date de sortie15 oct. 2024
ISBN9781639198627
Albert Marquet. Le Paradoxe du Temps

En savoir plus sur Mikhail Guerman

Auteurs associés

Lié à Albert Marquet. Le Paradoxe du Temps

Livres électroniques liés

Art pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur Albert Marquet. Le Paradoxe du Temps

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Albert Marquet. Le Paradoxe du Temps - Mikhail Guerman

    La Vie et l’œuvre d’Albert Marquet

    Sa Jeunesse

    En ce début de XXIe siècle, Albert Marquet, ou Pierre Léopold Albert Marquet, peut apparaître comme une figure assez mystérieuse. Bien que ses peintures soient empreintes de simplicité, elles semblent receler autant de mystère que les débats intellectuels postmodernes.

    La vie et l’œuvre d’Albert Marquet forment un ensemble homogène, sans artifice ni faille. Ce petit homme aux lunettes épaisses et au pied bot est resté fidèle à lui-même, immuable. Sa vie, à son image, est simple, directe et généreuse. De jeune homme complexé, il est devenu un artiste discret. Peut-être est-il vrai que la spontanéité et l’authenticité ne s’expliquent pas, mais existent simplement, comme une évidence. Du moins pour l’instant. Il ne reste qu’à contempler et méditer.

    Dans la jeunesse d’Albert Marquet, tout comme celle d’Edouard Vuillard, une mère vigilante a joué un rôle primordial. La mère de l’artiste, née sur les rives du Bassin d’Arcachon, dans ce vaste miroir bordé de pins, de champs de blé et de maïs, a été une figure centrale. Cette petite et jolie paysanne, à la fois courageuse et joyeuse, qui dessinait dès l’enfance, trouvait tout naturel que ce talent ressurgisse en son fils. Les quais et les bassins de Bordeaux commençaient déjà à graver dans la mémoire du jeune garçon leur jeu rigoureux de lignes horizontales et verticales. Il passait ses vacances au « Teich », à contempler la mer, observant le conflit tranquille des valeurs voisines, les contrastes entre l’eau et le ciel, entre un bateau et son ombre, entre un rose et un gris cendré.

    Le père, lorrain et également d’origine paysanne, disait à l’enfant, fasciné par les lignes parallèles des tunnels et le va-et-vient incessant des gares : "Toi, tu finiras par vivre dans la rue !". Cette remarque prophétique révélait déjà deux traits essentiels du tempérament d’Albert Marquet : un sens inné de la contemplation et un amour du mouvement et du vagabondage. Ces deux éléments allaient marquer profondément sa vie et son œuvre. La fusion harmonieuse de la ville et de la nature qu’il allait réaliser dans son art a trouvé ses racines dans une enfance partagée entre le rural et l’urbain. Les nuages de vapeur des locomotives et les panaches des cargos se mêlaient aux formations nuageuses naturelles, créant un paysage mouvant et inspirant. Chaque élément, même le talus du chemin de fer, semblait border la mer, contribuant à un univers où la frontière entre le construit et le naturel s’effaçait. Cette enfance unique, bercée par les contrastes et les harmonies, a cultivé en Marquet un regard capable de saisir la beauté subtile et fugace des instants quotidiens, un talent qu’il allait magnifiquement déployer dans ses œuvres.

    Autoportrait, 1904. Huile sur toile, 46 x 38 cm. Musée des Beaux-Arts, Bordeaux.

    Devenir artiste à Paris

    On dit que les grands Français naissent en province et meurent à Paris. Albert Marquet ne fait pas exception à cette règle. Né à Bordeaux le 27 mars 1875, il monte à la capitale à l’adolescence et ne la quittera plus. En 1890, à l’âge de quinze ans, Albert Marquet quitte Bordeaux et s’inscrit à l’École des arts appliqués de Paris. Pour le suivre, sa mère vend son terrain et ouvre un petit atelier de broderie rue Monge, au centre de Paris. Elle agit ainsi malgré la forte opposition de son mari. C’est au cours de cette période que Matisse et Marquet se rencontrent pour la première fois. Le timide Marquet serait resté dans l’ombre s’il n’avait pas eu un fort accent. Comme le dira plus tard sa femme : "Ce n’était pas sa faute si ce qui le passionnait n’intéressait pas les autres et si sa timidité l’empêchait de s’expliquer."

    Ne quittant jamais ses lunettes en raison de sa forte myopie, ses camarades le surnomment l’Anglais. Par l’intermédiaire de Matisse, Albert Marquet entre en contact avec Gustave Moreau, un professeur libéral attentif à la personnalité de certains peintres rebelles. Sur ses conseils, il explore les antiquités à l’École des Beaux-Arts et fréquente un temps l’Académie Carrière indépendante. Marquet et Matisse se retrouvent bientôt dans l’atelier de Moreau, où Marquet obtient le certificat d’aptitude à l’enseignement de la ville.

    Ainsi, à peine âgé de seize ans, Albert Marquet commence ses études à Paris. Fils unique d’un modeste employé des chemins de fer, il est naturellement éloigné du milieu professionnel et plus encore de la connaissance des dernières tendances artistiques. Les années 1890 sont celles de la rencontre entre le siècle finissant et celui qui s’ouvre. La fureur des dernières expositions impressionnistes s’est éteinte, mais Monet, Renoir et Pissarro sont à l’apogée de leur succès. Cézanne, encore peu reconnu et connu d’un cercle très restreint, peint ses plus belles toiles. Dans les expositions, les œuvres de Bonnard, Signac, Henri Rousseau, Matisse et Gauguin se côtoient.

    Le goût du public, habituellement outré, a conservé son attachement à la vraisemblance visuelle traditionnelle. De nombreuses techniques introduites par les impressionnistes sont déjà utilisées par les artistes du Salon, tandis que dans les écoles d’art, le plus grand respect est réservé aux principes académiques remontant presque à l’époque de Jacques-Louis David. Albert Marquet a de la chance. Peu après son arrivée, il fait la connaissance d’hommes destinés à créer l’art nouveau.

    Dans cette période où les groupements artistiques se forment et se dissolvent rapidement, où les contacts sont vifs et fréquents entre de nombreux acteurs artistiques, où les cafés de Montparnasse deviennent pratiquement les centres de l’art mondial, où les expositions sont innombrables et où l’avant-garde classique fait ses premières apparitions, Albert Marquet forme sa personnalité créatrice dans un quasi-isolement.

    À cette époque, il se rend également aux cours de dessin de l’Académie Ranson, fondée à Paris par le peintre français Paul Ranson. Il passe des heures à la terrasse des cafés, s’adonnant à une activité qui n’est plus à la mode : dessiner rapidement des passants et des scènes de rue, parvenant à peine à saisir au crayon ou à la plume ce que son œil saisit avec une acuité exceptionnelle. Ses dessins, souvent réalisés à l’encre de Chine, sont tracés d’un coup de pinceau elliptique et dépouillé.

    Le Havre, le bassin, 1906. Huile sur bois, 61,4 x 50,3 cm.

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1