Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Les pirates d'outre-tombe
Les pirates d'outre-tombe
Les pirates d'outre-tombe
Livre électronique114 pages1 heure

Les pirates d'outre-tombe

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Au pied des vestiges de Louisbourg s’agitent des bandits fort inquiétants. Alexis arrivera-t-il à s’échapper de leur emprise et à rejoindre sa famille au Nouveau-Brunswick ?

Été 1787, Alexis embarque une nouvelle fois sur un navire pour rejoindre l’Acadie depuis l’Angleterre. Cette fois-ci, il est accompagné de son grand frère Théo, qui a déjà fait ce voyage avec leur père trois ans plus tôt. Cependant, une mutinerie séparera à nouveau les deux frères. Alexis se réveille seul sur un rivage inconnu. Le pire n’est pas derrière lui, car il est capturé par des pirates qui semblent venus d’outre-tombe. La noble Carolyn, elle aussi captive, sera-telle d’un certain secours ? À moins que ce soit Marie-Ange, la servante qui n’a pas froid aux yeux ?
LangueFrançais
ÉditeurBouton d'or Acadie
Date de sortie19 avr. 2022
ISBN9782897502775
Les pirates d'outre-tombe
Auteur

Danielle S. Marcotte

Passionnée d’histoire, Danielle S. Marcott e est une écrivaine basée à Tsawwassen, en Colombie-Britannique Anciennement animatrice, journaliste et réalisatrice à la radio pendant plus de trente ans, elle a également vécu au Québec et dans les Maritimes. Elle a publié huit livres en français et signé la traduction anglaise de six d’entre eux.

En savoir plus sur Danielle S. Marcotte

Auteurs associés

Lié à Les pirates d'outre-tombe

Livres électroniques liés

Catégories liées

Avis sur Les pirates d'outre-tombe

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Les pirates d'outre-tombe - Danielle S. Marcotte

    Un morceau d'écorce enroulé et transpercé par une branche verticale.

    Chapitre 1

    Dans le creux d’une vague immense, deux jeunes hommes ont le cœur broyé par la peur. Fouettés par la pluie, dans la tourmente, ils s’agrippent l’un à l’autre comme si sonnait leur dernière heure.

    « Toi aussi, attache-toi comme moi ! Attache-toi ! » crie le plus jeune, Alexis, à son frère ainé, Théo, entre l’assaut des vagues qui balaient le pont du voilier.

    Malgré sa jeunesse, Alexis est un matelot d’expérience. Il sait bien que la mer peut vous emporter à tout moment. Il a voyagé jusque dans l’océan Pacifique l’an dernier mais, à seize ans, il n’a encore jamais vu une mer si démontée. Il tend un filin à son grand frère, un fermier de trente-deux ans qui n’a pas le pied marin.

    Théo, qui est passager sur le navire, n’en pouvait plus d’être secoué dans sa cabine. En montant rejoindre Alexis sur le pont cet après-midi, il a découvert un univers effroyable où les éléments en furie les menacent de toute part. Il n’en finit pas de vomir, puis de hurler de terreur. Alexis doit le retenir et l’attacher au navire comme lui pour le sauver des eaux puissantes.

    Deux jeunes homme se tienne au bastingage du navire. Une grande vague se trouve derrière eux.

    Le petit navire marchand britannique sur lequel ils voyagent entre l’Angleterre et la Nouvelle-Écosse en ce mois de juin 1787 n’est guère plus qu’une coquille de noix. Les éléments déchainés vont-ils le pulvériser et l’envoyer au fond de l’océan Atlantique ?

    À leur grande surprise, le bateau ne disparait pas sous les flots. Il arrive à grimper vers le ciel en suivant le mouvement des vagues et à survivre à leur assaut. C’est que le capitaine, arc-bouté à la barre, les yeux fous, joue de toutes ses connaissances pour sauver corps et biens. Comme les frères, il s’est attaché à son navire avec une corde solide. Il coulera avec son bateau si nécessaire mais, jusqu’à la dernière minute, il se battra contre les éléments pour survivre.

    Comme s’il pouvait lire et prédire chaque lame, le capitaine louvoie dans la tempête. Des trombes d’eau s’abattent sur le pont. Le vent siffle. Plus d’une fois, ses hommes se croient perdus et se voient déjà dévorés par des monstres marins.

    Je ne survivrai sûrement pas, se dit Théo, affolé, ses yeux bruns exorbités par la peur. Je ne sais même pas nager et nous sommes si loin de tout.

    Puis, comme beaucoup d’autres à bord, il ferme les paupières et prie en se cramponnant au navire.

    Le jeune Alexis, lui, le cœur battant à tout rompre, surveille chacune des décisions du capitaine à la barre et les compare au mouvement des vagues. Il veut comprendre la manœuvre. Il se tient prêt à toute éventualité. Son corps mince et musclé est tendu comme la corde d’un arc. Mais parfois, la vague est si imposante, si extraordinairement menaçante, qu’un cri de frayeur et une courte prière lui échappent tout de même à lui aussi.

    Son expérience passée, si différente de celle de son grand frère et acquise au cours de voyages tumultueux, lui dicte sa conduite. Il observe tout. Il cherche des solutions. Il a toujours espoir de s’en sortir s’il prend les bonnes décisions et garde les idées claires. Sa détermination se lit dans ses yeux clairs et sur son visage bronzé par ses longs séjours en mer.

    Survivra celui qui garde son sang-froid... comme le capitaine, pense-t-il.

    Le navire s’est alourdi de toute l’eau qui s’immisce entre les portes et les trappes pour se répandre petit à petit dans les étages inférieurs. Il répond moins bien aux directives du gouvernail. Après plus d’une heure, cependant, le capitaine réussit à mener son équipage indemne au bout de la tempête brusque, intense, mais de courte durée finalement. Ensuite, il met tous ses hommes de corvée à écoper l’eau de mer infiltrée partout.

    « Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie », murmure Théo en français à Alexis quelques heures plus tard, alors qu’ils partagent une bien maigre soupe.

    « Ça me rappelle le jour l’an dernier où j’ai été attaqué par une espèce de lion, un cougar, dans une forêt sur la côte nord-est du Pacifique, répond le jeune Alexis en souriant. À ce moment-là aussi, j’avais le cœur qui battait fort ! »

    Leurs têtes blondes se touchant presque, les frères contemplent avec dégoût quelques miettes du biscuit sec des marins et de petits vers bouillis flotter dans leurs bols. C’est le repas servi à l’équipage aujourd’hui. Le jeune Alexis partage ce mauvais brouet avec son frère ainé en cachette.

    Théo, lui, n’a pas à grimper dans les cordages comme Alexis pour gagner sa croute. Il a payé son droit de passage, mais il a dû apporter ses propres provisions à bord pour les quatre à six semaines prévues du voyage entre les deux continents. Sans que l’équipage le remarque, lui aussi a toujours divisé sa nourriture, plus faste, avec Alexis, son jeune frère engagé pour travailler sur ce petit navire. Mais voici deux mois maintenant qu’ils sont en pleine mer, et les aliments et l’eau commencent à manquer autant pour les marins que pour les passagers. Ils en sont aux dernières miettes.

    D’horribles histoires de folie meurtrière et d’anthropophagie où les passagers s’entredévorent, suivies de légendes de morts-vivants et de bateaux fantômes, commencent à circuler dans la bouche assoiffée des marins. Théo, pourtant bien plus âgé qu’Alexis, n’a pas vraiment beaucoup d’expérience des séjours en mer. Il ne sait pas qui croire.

    Alexis, pour sa part, a beaucoup voyagé seul dans des circonstances difficiles avant de retrouver Théo en Angleterre et de partir sur ce petit navire. Il pressent qu’ils ont plus à craindre des hommes corrompus et des maladies que des monstres. Chacun est sur les dents à mesure que la nuit approche...

    Un morceau d'écorce enroulé et transpercé par une branche verticale.

    Chapitre 2

    La nuit venue, les quelques passagers sont partis dormir dans leur cabine après tous ces revirements de situation. Les hommes d’équipage, eux, grognent et se plaignent sur le pont dès que le capitaine ne peut les entendre. Ils ont beaucoup dévié de leur route avec les multiples tempêtes et leur destination, le port d’Halifax, semble presque inatteignable dans les circonstances.

    « Après tous les orages qu’on a essuyés, le calme plat ce soir est vraiment très curieux », murmure Théo dans

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1