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Un « pandémonium », écrivit l’ami et éditeur Giulio Ricordi. « Un public abject », selon Ramelde, la sœur de Puccini. « Un enfer dantesque » aux yeux de Puccini luimême. Tels furent les mots utilisés pour décrire le fiasco retentissant de la création de Madame Butterfly à La Scala de Milan, le 17 février 1904. A cet échec, bien des raisons. Evidemment la cabale montée par les rivaux de Puccini, entre autres Mascagni. On était venu de Rome assister au désastre. Et puis, la rancœur de critiques dont les avis mitigés sur le travail de Puccini se trouvaient contredits par le succès de La Bohème et, plus récemment, de Tosca. Puccini ne voulut pas de deuxième représentation. Il retailla l’œuvre, lui donnant trois actes au lieu de deux. A Brescia, trois semaines plus tard, elle triomphait. Quelques ajustements au gré de sa tournée mondiale (notamment pour les représentations parisiennes à l’Opéra-Comique en 1906) et la partition atteindrait son état optimal, celui que nous connaissons. Encore aujourd’hui, malgré des milliers de représentations à travers le monde et des dizaines d’enregistrement, Madame Butterfly reste à bien des égards énigmatique, très étrange.
Etrange d’abord au regard des propres standards de Puccini. Sortant de mélodrames intenses où l’action, le voici qui choisit un opéra sur rien, comme disait Flaubert de .