LA RÉVOLUTION DE LA SÉRIE a débuté ce jourlà. Cette journée de 1996 où Tom Fontana, scénariste qui avait jusqu’alors travaillé sur des séries sur NBC, entre dans le bureau de Chris Albrecht, patron des programmes de la chaîne à péage, HBO. Ce dernier a entendu dire que le scénariste avait une idée de série qui se déroulait en prison, et dont personne ne voulait nulle part. Lui, en revanche, ça l’intéresse. Il se contrefiche de savoir si les personnages sont abjects du moment que l’histoire est bonne. Et pour enfoncer le clou, Albrecht demande à Fontana ce que les networks lui ont toujours interdit de faire. Le scénariste lui répond:“Tuer le personnage principal dès le premier épisode…
—Alors, fais-le !”, lui lance Albrecht.
Ainsi est née Oz, comme le relate Peter Biskind dans son dernier essai, Pandora’s Box, qui nous plonge dans les deux décennies qui ont transformé la série télévisée. En 1997, Oz enferme les abonnés de HBO dans l’enfer du quartier pénitentiaire d’Oswald, mais libère de nouvelles perspectives. Oz est la première série qui a osé se révolter contre son média d’origine: la télévision.
Un acte de rébellion qui n’avait rien de dadaïste ni de punk: c’était surtout une opération de survie pour HBO. À cette époque, la chaîne à péage lancée en 1972 voit un