Penser le noir en lumière, ou comment démultiplier les mètres carrés dans un petit espace sous les toits en jouant sur la réalité augmentée. Cyril Feb, aux commandes d’Hermès Petit h jusqu’en 2016 auprès de Pascale Mussard, a posé son expertise et son goût de la métamorphose dans les soixante-deux mètres carrés de son appartement parisien, lui donnant l’allure d’un loft où l’extérieur s’invite en juxtapositions panoramiques. Au sixième étage dedes placards en vis-à-vis et les aménagements de la partie cuisine jouent sur l’aspect mat de medium teinté dans la masse. De la brillance aux façades velours, les matériaux cultivent les sensations contrastées et la profondeur de champ. Noir toujours, comme un leitmotiv, de cadre en cadre, les ouvertures soulignées d’huisseries sombres dessinent des écrans panoramiques sur l’horizon, ou, plus loin, cette fois, par la présence d’une fresque installée en guise de tête de lit. Création unique, réalisée à base de pastel à l’huile, elle est une commande spéciale faite par Cyril Feb au créateur Alexandre Benjamin Navet. L’artiste, éternel partisan de la couleur, aborde pour la première fois la palette des bruns et se met au noir. Une toile de lin tendue qui, à son tour, recadre des éléments du décor, illustrant les facéties du trompe-l’œil. Effacer les contours s’illustre, à nouveau, dans la manière d’aborder les balcons et les terrasses, conçues comme des extensions à vivre, ces mètres carrés en plus peaufinent le lien intérieur et extérieur, comme l’exprime ce rideau végétal, plongeant en cascade sur la douche à l’italienne de la salle de bains, saisissant l’opportunité d’une ouverture zénithale. Cette approche faisant perdre à l’œil ses repères fait écho à la vision plurielle du propriétaire des lieux. Un pied dans l’art dès l’enfance par sa culture familiale, quatorze ans de formation à la danse classique, des études de droit spécialisées dans la propriété artistique et intellectuelle qui le conduisent à intégrer la maison Hermès jusqu’en 2016… « ! », souligne-t-il, qui l’amène aujourd’hui à créer l’agence MAINS-tenant, attachée à revisiter et réinterpréter les halls d’entrée d’immeuble, souvent laissés-pour-compte, en y apportant une intention décorative marquante liée à une curation artistique ciblée. « », conclut Cyril Feb.
