Côté Paris

ROOFTOP MODERNISTE

Vivre dans le ciel, au huitième étage, offrait au-delà d’un horizon vertigineux l’avantage d’une architecture moderniste, marquée par une identité forte. Construite en 1925 par l’architecte Hippolyte Abraham, la façade du bâtiment, habillée de pierre de Vilhonneur, propose un étonnant jeu de volumes, oscillant entre retraits et décrochements. Un habile jeu de construction qui a favorisé la création de balcons-terrasses en escalier, venant ceinturer aux , le jardinier-poète arrondit les angles de cette construction moderniste, tout en apprivoisant le vertige des hauteurs, créant un sas tampon. Dans le même élan, l’architecte prolonge l’effet par le choix de stores bayadères pour chacune des ouvertures. Les rayures noires et blanches habillent et rythment intérieur et extérieur autour d’une recherche graphique. Un rappel des années 1930, nécessaire pour Capucine de Cointet dont le travail de restructuration veille à prendre appui sur l’existant. Si l’architecte souhaite inscrire ses projets dans son époque, elle le fait dans l’équilibre de l’histoire, préférant convoquer l’art, l’artisanat, pour autoriser le pas de côté. « », rappelle-t-elle, soulignant au passage son attachement à sa formation d’architecte. Les marqueurs des années 1930 imposaient une approche adaptée, une métamorphose sans heurt. Ouvrir, installer davantage de fluidité, faire circuler la lumière et créer des perspectives traversantes, afin de valoriser l’exposition unique de cet appartement, seront les enjeux. La nature doit se raconter quel que soit le point de vue. La configuration classique et la distribution des pièces choisissent, en conséquence, la transversalité et la simplification. Des percées sont créées, sur le principe d’espace partagé, le coin repas, le séjour et le bureau cohabitent, des arches se redessinent, des ouvertures percent les murs, les portes-fenêtres se succèdent en enfilade. Dans la salle de bains, des miroirs détournés de leur fonction première s’installent latéralement, travaillant les reflets. Des initiatives qui se mettent en place sans gommer la genèse des murs, et en ayant le souci de laisser les traces comme levier esthétique. La cuisine, qui empiète désormais sur la longueur du couloir, garde les marques du parquet au sol, et le raccord de latte de marbre se fait à motif chevron, par mimétisme. Dans le séjour, les vestiges du plan d’origine sont soulignés par la couleur. Le noir, une évidence dans cette architecture moderniste, mais aussi un effet recherché pour faire place au vert qui ceinture, tel un ruban, ces murs flottants posés sur les toits de Paris.

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