À croire que les architectes Hortense Reynaud et Sébastien Demont avaient anticipé cette période de confinement en plaçant la vitalité de la nature au cœur de leur projet. Plongée dans un environnement d’exception, cette maison profite d’un horizon planté d’arbres dont certains sont de tailles vertigineuses. Le jardin en escaliers accroît cette impression et offre, malgré », soulignent-ils. Le geste est fort, sans demi-mesure. Effacer les murs intérieurs dans les espaces à vivre s’impose. Le rez-de-jardin doit se lire d’un trait et s’appréhender dans son horizontalité pour converger vers l’atout majeur du site, son point de vue. Salle à manger, séjour et cuisine s’ouvrent en grand pour ne faire qu’un. Les ouvertures existantes sont doublées par la création en façade d’une baie vitrée en saillie, à la manière d’un grand bow-window de deux mètres soixante-dix de haut sur six mètres de long. Il devient la respiration, le souffle de la maison en offrant d’élégantes proportions au salon en carré. Le choix optimise une pièce à vivre désormais de cent vingt-cinq mètres carrés. D’une ouverture à l’autre, la lumière fait corps avec l’architecture et la nature s’invite par différentes séquences panoramiques. Si les murs ne sont plus là pour préserver l’intimité, les architectes recréent d’autres frontières en transparence: la cheminée fait office de séparation formant un double salon et « », expliquent-ils. L’ensemble s’articule autour d’un bloc contemporain où vient s’adosser l’escalier néoclassique existant. La couleur joue sur les demi-tons. « », relève Hortense. Un choix qu’elle associe fréquemment à leurs projets, pour la plupart tournés vers la réhabilitation et l’idée du sur-mesure. Ici, l’esprit lieu de vacances devait prendre le pas sur une sophistication trop appuyée. Esprit qui se prolonge à l’étage dans les chambres sous les toits, porté par le souffle de ce jardin hérissé de pins, à l’image d’une villégiature sur les hauteurs du bassin d’Arcachon, mais aux portes de Paris.
