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Vous n’êtes pas sûr d’obtenir une majorité absolue à l’issue des élections législatives. Cette campagne n’est-elle pas perdue d’avance ?
Jusqu’ici, tout nous a donné raison. Durant ma campagne des élections européennes, les observateurs ont passé leur temps à m’expliquer que la dissolution était impossible. Le président de la République a pris acte de notre résultat historique en annonçant, le soir même, la dissolution de l’Assemblée nationale. Les faits nous donnent raison. La dégradation sans commune mesure de la situation budgétaire du pays, l’explosion de l’insécurité et les niveaux d’immigration absolument hors de contrôle attestent de la lucidité qui a été la nôtre, non pas seulement depuis l’élection d’Emmanuel Macron, mais sans doute depuis plusieurs décennies. La politique, c’est une affaire de vagues, et je crois que celle qui nous porte est puissante. Le Rassemblement national est aujourd’hui en capacité de remporter ces élections législatives et d’accéder au pouvoir dans quelques jours. L’histoire s’accélère et je crois que nous pouvons gagner.
Vous avez fait campagne en faveur de la dissolution lors des européennes. Comment expliquez-vous qu’Emmanuel Macron vous ait exaucé ?
Il n’avait aucune autre possibilité, même à moyen terme. Il est à la tête d’un pays sans majorité depuis 2022. Il a pris acte du résultat des urnes. J’ai obtenu plus de 15 points d’avance sur la liste de la majorité présidentielle. C’est inédit. Cela signifie que le désaveu envers la politique qu’il mène depuis 2017 est extrêmement fort et puissant dans le pays. Depuis dimanche 9 juin à 20 heures, nous assistons à la dislocation de la macronie, qui a probablement été un phénomène de mode, soluble à tel point qu’aujourd’hui, Édouard Philippe l’accuse d’avoir « tué » la majorité présidentielle et Bruno Le Maire qualifie les conseillers du président de « cloportes ». On ne peut pas unir les Français quand on n’est pas capable d’unir son propre camp.
En cas de majorité relative, il existe un risque que le pays soit ingouvernable. Accepterez-vous les clés de Matignon, y compris dans cette hypothèse ?
Je ne veux pas le pouvoir pour ma gloriole personnelle ni pour pouvoir me revendiquer Premier ministre. J’accepterai la nomination à Matignon seulement si nous arrivons en tête et si