EN 2021, elle sort un projet de prévention multiformat intitulé Le Loup, dans lequel elle évoque l’inceste qu’elle a subi à l’âge de 7 ans. En 2024, elle publie un deuxième livre, C’est MON corps. Ses mots, délicats et francs, s’adressent aux adultes, mais surtout aux enfants, parce que, comme elle dit: “Les enfants sont des gens sérieux.”
La porte d’entrée bleue de son appartement s’ouvre. Mai Lan, souriante, se tient sur le seuil, cheveux lâchés sur les épaules et claquettes vertes aux pieds. C’est une matinée pluvieuse d’avril et pourtant, chez elle, il semble faire beau. Les enceintes diffusent doucement un morceau de Tracy Chapman, un immense cactus trône au milieu du salon, éclairé par une lumière qui émane de larges fenêtres. Quelques livres traînent sur un piano et des jouets pour enfants posés çà et là semblent avoir été utilisés récemment. Elle est maman de trois enfants.
Tout ici témoigne d’un quotidien bien rempli et d’une vie abreuvée d’art. Sur les murs sont accrochées, à la façon d’un cabinet de curiosités, les œuvres de l’entourage de la chanteuse. Entre l’une de ses peintures à l’aquarelle et une figurine du Pokémon Dracaufeu, je distingue un tableau du photographe JR et une peinture de son père, Kiki Picasso, graphiste fondateur, dans les années 1970, du mouvement artistique anarchiste Bazooka. L’art radical, c’est le décor de l’enfance de Mai Lan. Chez les Chapiron, la norme, c’est justement de la remettre en question.
“J’ai grandi chez les punks. Le dessin, c’est vraiment un moyen d’expression familial, je dessinais