![f040-01.jpg](https://article-imgs.scribdassets.com/jvloslyrkclz0ps/images/fileBGYFHC06.jpg)
ENQUÊTE
![f042-01.jpg](https://article-imgs.scribdassets.com/jvloslyrkclz0ps/images/fileXT6PA050.jpg)
Il y aurait eu mille façons d’illustrer la prolifique œuvre humaniste de Willy Ronis, en une du numéro 75 de la collection “100 photos pour la liberté de la presse”, paru au mois de mars : le petit garçon qui court, baguette sous le bras ; un ouvrier en plein travail, allongé dans un cylindre ; une partie de pétanque… Reporters sans frontières a préféré “Le Nu provençal”. Il est vrai que le nu a été une source d’inspiration permanente pour le photographe. Willy Ronis l’exprimait en ces termes, dans son livre Ce jour-là (éditions Folio) : “Je dessinais des sculptures d’athlètes et des nus féminins. Et tout au long de ma carrière, quand l’occasion se présentait, j’ai photographié des nus de femmes et de jeunes filles. Parfois, je les sollicitais, parfois même c’était sur leur demande. Je me souviens particulièrement du vernissage de mon exposition au Centre culturel français de New York, en 1981. Trois jeunes femmes, qui venaient de voir mon « Nu provençal » présenté en majesté au centre d’un panneau, m’ont proposé de poser pour moi.”
Quelque quarante ans plus tard, ce temps de l’innocence a vécu. Dans un contexte post-#MeToo, alors que fleurit au printemps le mouvement #Balancetonphotographe (lire précédent numéro) avec son cortège de révélations, le regard sur la photo de nu a changé. Les photographes qui pratiquent cette discipline presque aussi vieille que l’invention de la photographie (lire encadré), de manière saine, doivent s’adapter. D’un côté, Stefan Rappo, photographe, ancien assistant de Peter Lindbergh, voit d’un bon œil cette période : “Je suis très content de pouvoir dire tout ce que je pense sur ce sujet. Tout ce qui se passe est une bonne chose. Il fallait que ça éclate. Je travaille sur Paris depuis vingt ans. Déjà, quand j’étais stagiaire photo, on entendait des histoires, mais ça n’est jamais sorti, car on a toujours minimisé” Tout en reconnaissant qu’.