« Attendez une minute, il y a eu une explosion », s’exclame Philippe Martin. Au téléphone, le directeur de la formation professionnelle continue de Nouvelle-Calédonie reprend : « J’habite dans un quartier toujours un peu tendu. » Voilà deux semaines qu’il télétravaille chez lui. Situés au dernier étage d’un immeuble de la zone industrielle de Ducos, ses bureaux ont brûlé lors des émeutes qui secouent le territoire depuis le 13 mai. Avec ses 3 000 entreprises, la presqu’île, située au nord-ouest de Nouméa, est le poumon industriel de l’archipel. « C’est la zone qui a été la plus touchée par les dégradations », observet- il. Selon les premières estimations, le quartier aurait été détruit à près de 80 %.
Routes bloquées, magasins et sociétés pillés, bâtiments incendiés, locaux saccagés : de l’aveu même du