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« MES DESSINS SONT FAITS POUR ÊTRE REGARDÉS DEHORS »

RENCONTRE

Vous avez peut-être déjà croisé le regard de ses dessins au détour d’une rue, à Naples, à Paris ou à Nice, sans savoir qu’ils étaient de lui, car il ne signe jamais. Pour l’état civil, Ernest Pignon-Ernest est né en 1942 à Nice, mais pour les amoureux d’art urbain, on peut dire qu’il est né dans la rue, sur les murs, et fait partie du paysage depuis 1966, date de sa première intervention. Ses silhouettes en noir et blanc, à taille humaine, d’un réalisme saisissant, sérigraphies grand format imprimées sur un fragile papier journal ou peintures au pochoir, sont célèbres dans le monde entier, et s’inscrivent dans une démarche à la fois esthétique, historique, politique et architecturale. On pourrait dire aussi poétique, sensible et profondément humaine. À chaque fois, il s’agit pour cet autodidacte, qui a commencé à gagner sa vie à 15 ans en dessinant pour des architectes, de découvrir ce qu’un lieu cache, son histoire, et de l’exprimer en y collant des dessins de personnages à l’échelle. Précurseur, et même inventeur, disent certains, du « street art », lui refuse les étiquettes, surtout si elles sont en anglais. Il croit à l’ancrage dans un lieu, dans une ville, dans un territoire, et conçoit dans son atelier arrondissement de Paris, un lieu chargé d’histoire, où sont passés Blaise Cendrars ou Amedeo Modigliani. À la veille de l’exposition qu’il présente à la 60e biennale de Venise, il a accepté de répondre à nos questions.

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