Actuellement, la demande de voitures électriques n’est pas à la hauteur des attentes. Comment réagissez-vous à ça ?
Je vous invite à poser cette question aux leaders politiques de l’Europe. Ils ont fait un choix de technologie qui ne semble pas soutenu par les citoyens. Donc, la question doit leur être posée à eux. Comment nous positionnons-nous par rapport à ça ? De deux manières. D’abord, on essaie de faire les véhicules électriques les plus performants et les plus abordables possibles. Et dans l’hypothèse où les politiques souhaiteraient changer de trajectoire, nous fabriquons ici les composants non seulement des voitures électriques, mais aussi du mild hybrid, c’est-à-dire d’une électrification d’un moteur thermique particulièrement efficace, qui permet de répondre aux classes moyennes avec un prix qu’elles tout à fait spectaculaire. Les composantes pour gérer cette transition de manière plus stratégique – je devrais dire plus douce –, elles existent. L’âge moyen du parc européen est de l’ordre de 12-13 ans, et les voitures de cet âge ont des émissions de CO au moins deux ou trois fois supérieures à ce que nous faisons aujourd’hui en mild hybrid. On pourrait se dire : bravo ! En remplaçant une voiture qui est à l’âge moyen par une voiture mild hybrid, vous réduisez de 70 % les émissions de CO, et en plus c’est abordable. Mais ce que l’on voit, c’est qu’un certain nombre d’États européens jouent une carte différente et invitent les constructeurs chinois à s’installer en Europe. Or, ces derniers ont un avantage concurrentiel qui est de l’ordre de 30 %. Instantanément, ils représentent pour les constructeurs automobiles européens un défi considérable.
