Brèves ou longues, instants saisis au vol ou retour sur une vie, art de la chute ou fin suspendue : les nouvelles qui composent le recueil d’Emmanuelle Salsac révèlent sa connaissance précise de ce qui fait la beauté, son exploration du lien familial. Sans cesse brisé, faussé, empêché par notre tendance à ne voir nos proches qu’à travers nous-même. Or, il existe. Comme cette mère, fille de bergers, que son enfant inscrite au Conservatoire ne perçoit qu’à travers le prisme de la honte. Emmanuelle Salsac retourne cette honte dans tous les sens afin de libérer l’amour que ce sentiment étouffe. C’est d’une virtuosité inouïe. Il y a aussi ce frère décédé que sa sœur pleure en feuilletant son livre de recettes de cuisine écrit à la main. Avant de réaliser, en lisant les dernières pages, qu’elle n’a peut-être jamais rien su de lui. Souvent, c’est par un texte qu’un membre de la famille se dévoile à l’autre. Parfois, c’est son corps, vivant ou mort, qui parle. Toujours, c’est un éblouissement.
La vie en court
Apr 25, 2024
1 minute
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits