C’était en août dernier, à la 55 e minute du match de rugby de préparation France-Écosse : Romain Ntamack sort boitillant du jeu. Victime d’une rupture d’un ligament croisé du genou gauche, l’athlète français est alors éloigné des terrains pendant plusieurs mois, ratant la Coupe du monde 2023 à domicile. En novembre, c’était le footballeur norvégien star Erling Haaland qui se tenait la cheville, étendu sur la pelouse, avant de passer six semaines à l’infirmerie. Quelques mois plus tôt, la joueuse de tennis canadienne Bianca Andreescu quittait le tournoi de Miami en chaise roulante suite à une torsion de sa cheville gauche…
Rien de bien étonnant, pensez-vous ? Le simple revers de la médaille dans la vie d’un sportif professionnel ? Faux : ces blessures capables de bouleverser les saisons et condamner des carrières, autrefois occasionnelles, sont aujourd’hui monnaie courante. Depuis quelques années, en effet, les calendriers surchargés, les voyages entre chaque match et le faible temps de repos accordé aux joueurs envoient leur santé dans les cordes. À tel point que la question se pose : en demandons-nous trop à nos athlètes ?
Si la situation concerne tous les sports, le football, par sa popularité et son économie gargantuesque, en est le porte-étendard. En juin dernier, la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (Fifpro) tirait ainsi la sonnette d’alarme, se disant . Il faut dire que la saison 2022-2023 a été particulièrement longue : logée au chausse-pied dans le calendrier, entre le 20 novembre et le 18 décembre 2022, la Coupe du monde au Qatar