Diapason

13 platines vinyle de 529 € à 14 490 €

YAMAHA TT-S303

En tant que généraliste, la marque aux trois diapasons ne pouvait déserter le territoire du vinyle. Après la Vinyl 500 en 2019, une étonnante platine destinée à s’intégrer dans l’univers connecté Yamaha MusicCast, capable de lire des fichiers en ligne et de partager en réseau la lecture d’un vinyle, place en 2024 à sa petite sœur TT-S303. La benjamine est complète, dotée de son étage phono RIAA commutable, mais pas des capacités réseau de sa grande sœur. Mis à part ce point qui les distingue clairement à l’usage, ces deux modèles tournés vers Madame et Monsieur toutle-monde se ressemblent comme des clones : mêmes dimensions, même présentation soignée s’appuyant sur un châssis noir laqué et touches rondes couleur acier brossé, costume sublimé par la très élitiste GT-5000. Sans surprise, elles partagent le même équipement : un plateau en aluminium injecté entraîné par courroie, un bras droit à cardan muni d’un porte-cellule amovible formant un angle de quelques degrés avec le bras, et une cellule MM Audio-Technica AT-3600, très commune sur les platines budget. L’ensemble ne manque pas d’allure et n’oublie pas la présence d’un capot de protection.

L’écoute

A propos de la TT-S303 sortie en novembre 2023, nous écrivions qu’elle marquait le retour du fabricant en tant que spécialiste de la lecture vinyle performante et accessible. Même si la cellule AT-3600 reste une exception quant à ses aptitudes musicales rapportées à son tarif ultra-serré, on aurait pu souhaiter que Yamaha dote sa TT-S303 d’un modèle plus capé – manière habile de la distinguer de sa sœur connectée. A partir de l’étage phono intégré, le résultat est convenable sans être enthousiasmant. A l’écoute d’une gravure aussi dantesque que celle du Sacre du printemps, rééditée par DG dans sa collection « Original Source » (extrait D), la TT-S303 fait de son mieux pour traduire aussi bien les transitoires que l’étendue spectrale du London Symphony Orchestra. L’énergie est présente et se concentre dans la bande 100-10 000 Hz avec entrain et une dose suffisante d’expressivité. Ce qui fait défaut : la finesse de résolution et la capacité de nuancement. Pour une raison mystérieuse, Yamaha n’a pas prévu de borne de masse, ne rendant pas possible le test de la platine avec un étage phono extérieur – dommage. Ce détail dit bien à quoi ou à qui Yamaha destine ce modèle : un public mélomane avec une pratique loisirs, non audiophile. Nous conseillerons tout de même de remplacer l’AT-3600 par une cellule de gamme supérieure, cette TT-S303 le vaut bien.

Les + : Expressive sans être mièvre.

Les − : Pas de borne de masse.

yamaha.fr

PRO-JECT T2 SUPER PHONO

Tellement nouvelle qu’à l’heure où nous écrivons cette chronique, la T2 Super Phono ne figure pas sur le site de Pro-Ject. Tentons tout de même de la situer dans la vaste gamme du constructeur autrichien, dont l’offre dépasse d’assez loin la concurrence en diversité. La T2 Super Phono est une platine abordable, au même titre que la Debut Carbon EVO avec qui elle partage son tarif à 50 euros près (moins de 700 €). Et pourtant elles n’ont rien à voir. Un socle épais posé sur de larges pieds et un plateau en acier amorti par du caoutchouc sur la Debut Carbon, un socle fin monté sur des pieds souples et un plateau verre de 1,7 kg pour la T2 SP. Celle-ci reçoit un bras droit de 9 pouces en aluminium doté de roulements à faible friction, tandis que la Debut Carbon doit son nom à son bras en carbone. Courroie dans les deux cas avec régulation électronique de la vitesse 33/45 T. Là où la T2 Super Phono se distingue nettement, c’est dans le choix d’une cellule MM Rainier fournie par Sumiko, plus ambitieuse que l’Ortofon 2M Red de la Debut Carbon. promet des performances inédites pour un modèle budget.

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