À titre personnel, je suis bien équipé et me demande fréquemment la même chose que vous : “Dois-je changer de matériel pour faire de plus belles images ?” Ce désir d’améliorer la qualité de sa production reste légitime. Mais la vraie question qui se pose en fait à nous est plutôt : “Ai-je réellement poussé mon matériel au bout de ses capacités ?” Dans mon cas, j’ai eu un cas de conscience : après avoir testé le Fujifilm GFX100 Mark II – ah, le capteur moyen format ! – et l’Alpha A7R V de Sony et bavé des litres de salive sur eux, j’ai décidé de temporiser. Et de voir si mes appareils actuels, qui ont le bon goût d’être sur mon étagère – dont mon bienaimé Sony RX10 Mark IV –, en ont encore sous la pédale. C’est d’ailleurs en remettant ce boîtier à l’essai lors d’un reportage que j’écris ces lignes : j’ai transformé les Raw de son modeste capteur 1 pouce en Jpeg haut de gamme…
N’ayant ni ami magicien ni de talent d’électronicien me permettant de changer le processeur ou le capteur de ces boîtiers, j’ai fait appel à d’autres génies humains. Celui des développeurs d’algorithmes, ces moulinettes logicielles qui analysent et traitent nos images – notamment les fichiers Raw, comme nous allons le voir plus loin. Des développeurs qui profitent de l’accélération d’une technologie dont on nous a suffisamment rebattu les oreilles ces derniers mois : l’IA. Ou plus précisément – et c’est important –, les algorithmes non pas conçus 100 % à la main, mais issus d’un entraînement en partie automatisé. Une méthode qui requiert beaucoup de ressources de calcul mais qui permet d’“accoucher” de routines logicielles d’une finesse sans égale. Car quand les hommes doivent définir un à un les fonctionnements d’un algorithme, les programmes d’entraînement s’appuient sur les capacités de calcul désormais phénoménales de supercalculateurs pour mouliner des millions d’images et travailler sur des milliards de milliards de paramètres.
La question était donc de savoir si ces bouts de programme ont en eux le potentiel de se substituer à un renouvellement de mon