Un milliard d’images générées en quelques mois et un support linguistique de plus de 20 langues majeures : l’actualité et les succès récents de Photoshop semblent exclusivement centrés sur son IA générative Firefly. Popularisées dans le monde par le déjà très célèbre ChatGPT, les IA dites “génératives” s’appellent, dans le monde de l’image, Midjourney, Stable Diffusion ou encore Dall-E et sont entraînées (de manière plus ou moins légale, lire plus loin) sur des centaines de millions de photos, de dessins et d’images à générer d’autres images. Le tout à partir de simples requêtes textuelles – qui sont nommées “prompts” dans le jargon.
Comme à chaque révolution technologique, l’outil phare d’Adobe est tour à tour encensé pour ses prouesses – plus besoin d’être un artiste numérique pour créer le “portrait steampunk d’un chat faisant du piano dans le style de Mœbius” – et décrié pour les menaces qu’il représente. Menaces qui pèsent autant sur les artistes que sur les photographes. Car loin de se limiter à la création d’images artistiques, Firefly a aussi des compétences photographiques : tout comme il peut s’inspirer des coups de pinceau du peintre flamand Vermeer, Firefly peut générer des photographies factices (ou “synthégraphies”) avec quelques mots-clés bien choisis. Et si les résultats ne sont pas encore toujours réalistes, propres ou fidèles, la vitesse à laquelle les modèles évoluent montre bien que ce n’est qu’une question de mois, au pire de quelques années, avant que la perfection technique ne soit atteinte.
Une histoire au long cours
On pourrait être tenté de suspecter Adobe de surfer sur une tendance à la mode pour faire parler de ses programmes et enterrer la compétition. Si lutter contre les Midjourney et consorts est une évidence pour le plus gros éditeur de logiciels créatifs du monde, cette suspicion est pourtant infondée. Primo, la maturité de Firefly prouve que
