L’ESSENTIEL
Ils auraient pu retenir 99, âge vénérable auquel s’est éteint Willy Ronis en 2009 à Paris. Mais ce sont bien 100 photos que publie comme à son habitude Reporters sans frontières (RSF) dans le cadre de son 75e album.
Né en 1910, c’est à l’âge de 22 ans que le jeune Willy Ronis va reprendre le studio photo de son père, et son œil, traverser le siècle. Il se fait connaître par ses photos du Front populaire en 1936 et couvre également les premiers congés payés, lui attribuant l’étiquette de photographe de gauche. On retient ses images de Paris, la fête, la musique, qui font partie de son œuvre, tout comme le témoignage du monde ouvrier représenté par un portrait poignant d’un mineur touché par la silicose. À partir des années 1970, son travail va tomber durant de longues années dans l’oubli. Ce n’est que tardivement que Willy Ronis reprend le devant de la scène et reçoit la reconnaissance que mérite son œuvre. “Travailler avec lui était un bonheur. Sa rigueur morale, son intégrité n’avaient d’égales que l’extrême courtoisie de ses relations aux autres. À tous les autres, car je ne l’ai, dira à son propos Francine Deroudille, fille de Robert Doisneau.