Nicolas Puech, l’arrière-petit-fils du fondateur de la marque, a fait de Jadil son homme de confiance. Et souhaite l’adopter pour lui léguer sa fortune
Par Arnaud Bizot
Quand Nicolas Puech le rencontre à Séville, en 1992, le jeune Marocain ne sait ni lire ni écrire. Son bienfaiteur le prend à son service et décide de l’éduquer
Aux obsèques qui rassemblent, le 6 février, la dynastie Hermès, personne ne semble s’offusquer de la présence détonnante de ce couple – lui marocain, elle espagnole –, d’origine sociale des plus modestes, mais que Nicolas Puech, l’un des héritiers de « la maison », présente à tous, depuis des années, comme « [s]on fils et [s]a belle-fille ». Les trois branches de l’illustre famille, les Dumas, Guerrand et Puech, rendent ce jour-là un dernier hommage à Bertrand Puech, 87 ans, président du conseil de surveillance –d’Hermès International, arrière-petit-fils de Thierry Hermès (1801-1878), fils d’aubergiste, génial sellier et fondateur de l’empire qui compte aujourd’hui près de 20 000 employés et affiche insolemment 232 milliards d’euros de capitalisation boursière. Toutefois, dans le somptueux temple protestant du Saint-Esprit (Paris VIII), Nicolas Puech, 81 ans, frère du défunt, occupe une place dans la troisième travée, tandis que son « fils » Jadil, 52 ans, et son épouse, Maria, sont « relégués » plus en retrait de la nef, dans un non-dit très protestant.