Même en affaires, il faut toujours choisir son camp. Préférer la transparence du torrent glacé et furieux des montagnes à l’eau croupie et boueuse du marécage. Et tant pis, si au passage, on se prend quelques bleus. C’est toujours mieux qu’un scandale caché. Pour l’enseigne de bricolage Leroy Merlin, l’une des plus florissantes de l’empire Mulliez, la Russie a été, depuis le début des années 2000, une cible privilégiée de développement à l’international. Mais l’attaque de l’Ukraine par l’armée russe en février 2022 a fait voler en éclats les équations financières. Dans la galaxie des entreprises tricolores présentes de longue date en Russie, certaines ont plié bagage rapidement, comme Renault ou la Société Générale. Quitte à assumer une grosse perte dans leurs comptes. D’autres, forcées par les sanctions internationales qui frappaient leur secteur, ont préféré couper le cordon. Et puis, il y a toutes celles qui ont parié sur une résolution rapide du conflit, préférant faire le dos rond en attendant d’hypothétiques jours meilleurs, comme L’Oréal, Sanofiou le distributeur Auchan, une autre filiale de Mulliez. L’histoire récente de Leroy Merlin ne rentre dans aucun de ces cas d’école. C’est celle d’un bricolage. Ou plutôt d’une opération de communication réussie sur une fausse vente. Avec de vraies omissions à la clé. Et pas mal de questions sans réponse.
A la décharge du groupe nordiste, il