Le duel qui se profile entre Joe Biden et Donald Trump pour la présidentielle du 5 novembre n’en finit pas d’inquiéter l’Amérique
L’un enchaîne les gadins, l’autre les procès. Le match retour ne fait pas rêver
De notre correspondant à New York Olivier O’Mahony
C’est peut-être Nikki Haley qui le dit le mieux : « Les Américains ne veulent ni d’un sénile ni d’un dingue. » En campagne pour la primaire républicaine en Caroline du Sud qui a lieu ce samedi 24 février, la dernière candidate du Grand Old Party en lice face à Donald Trump vient de sortir un facétieux spot publicitaire intitulé « Grumpy Old Men » (« Les vieux grincheux »), du nom du film avec Jack Lemmon. C’est un florilège des trous de mémoire dus à l’âge de l’actuel et de l’ancien président. On y voit Donald Trump (77 ans) la confondre avec Nancy Pelosi, l’ancienne présidente (« speaker ») de la Chambre des représentants, et Joe Biden (81 ans) ânonner des phrases incompréhensibles. Nikki Haley, qui réclame des tests cognitifs pour tout candidat dépassant l’âge respectable de 75 ans, ne fait que relayer ce que montrent tous les sondages. Une immense majorité des électeurs estiment que les deux hommes sont « trop vieux ». Pendant longtemps, l’âge du capitaine a été tabou anniversaire. Il se plaignait de la trop grande place accordée selon lui à ce sujet dans les gazettes, comme si ses conseillers pouvaient effacer les années d’un coup de baguette magique. À les entendre, le président est frais comme un gardon : en réunion, il est vif, concentré, au fait des dossiers et n’a pas son pareil pour débusquer les failles. Il a une vie saine, ne boit pas d’alcool, n’a jamais fumé. Il fait du vélo à la plage l’été et de la gym tous les jours en semaine à 8 heures du matin avec un coach, Drew Contreras, qui entraînait aussi Barack Obama. Il adore les pâtes et les crèmes glacées ultra-sucrées, mais Jill, sa femme, lui fait manger du saumon… plus diététique. À tous les curieux qui s’inquiètent de la santé du président, la Maison-Blanche renvoie invariablement à un bulletin médical qui commence à dater puisqu’il remonte au 16 février 2023. Selon son médecin personnel, Kevin O’Connor, les toux fréquentes de Joe Biden devant les caméras seraient simplement dues à des « symptômes occasionnels de reflux gastro-œsophagiens ». Sa démarche raide serait la conséquence de l’arthrose aggravée par une fracture du pied droit, qu’il s’est faite en jouant avec Major, son berger allemand, fin 2020. Rien, en revanche, à propos des tests neurologiques : selon le docteur, le président est un homme « vigoureux, en bonne santé, apte à exercer la fonction ».
