Douze ans de collaboration qu’il poursuit encore aujourd’hui, chez Renzo Piano Building Workshop, l’ont impliqué dans le développement de projets majeurs en Europe et aux États-Unis, tels que l’Opéra et la Bibliothèque nationale d’Athènes, la tour de Paddington Square à Londres ou le projet d’extension en mer du quartier de Mareterra, construit dans le cadre de la redéfinition du front de mer de la principauté de Monaco. Des programmes à grande, souligne-t-il. La recherche de la fluidité et de la circulation reste sa valeur phare. Depuis 2022, au sein de sa propre structure, il s’ouvre à des projets à géométries variables. Appliquer l’expertise de l’ingénierie à l’échelle de l’espace domestique en exportant l’innovation et l’usage des matériaux vers l’habitat privé est au cœur de sa réflexion. , affirme-t-il. Une formule qu’il met en pratique dans la rénovation de cet atelier, occupé par des anciens bureaux. Ici, l’enjeu architectural et le minimalisme accueillent un design d’auteur, à tendance industrielle, marqueur fort du mobilier de ses propriétaires. Attaché à l’idée d’un plan libre, l’architecte joue sur l’absence de portes, se concentrant avant tout sur la fluidité et la communication. Désormais la force des perspectives et le dialogue des lignes réinventent naturellement les frontières et la fonction des volumes. Un principe qui s’illustre d’emblée dans les pièces à vivre. Pensés sans rupture, le séjour et le grand bureau se structurent de part et d’autre grâce à la présence aérienne de la cage d’escalier. Conçu en minimisant les points d’appuis, le garde-corps joue sur l’équilibre des vides et des pleins. La dynamique du geste permet ainsi de partager d’un trait un volume unique en deux territoires. L’idée du plan libre se poursuit dans la flexibilité des espaces, notamment grâce à la mobilité de meubles sur roulettes qui peuvent se déplacer ou encore dans la cuisine traitée sans distinction avec les pièces voisines : ses murs blancs sans crédence accueillent des modules nomades, posés directement sur le plancher. « , poursuit Hugo Houplain. Un engagement tangible aussi dans sa manière de valoriser l’existant. Le sol a gardé son calepinage d’origine et raconte les strates du passé, les passages. Mixant plancher, béton et cassons, il devient un décor malgré lui, un paysage brutaliste où s’inscrit l’aléatoire du temps. Plus loin, les vitraux d’une fenêtre, en l’état d’origine, ajustent leur transparence colorée et se fondent dans le nouvel espace, ou encore la structure des verrières de l’ancien atelier est mise en lumière. , rappelle une nouvelle fois l’architecte qui n’a pas oublié sa formation d’ingénieur, soulignant sa volonté de mettre l’architecture et l’innovation au centre de l’espace privé.
