ntre la place de la Concorde, l’Automobile Club de France, le Crillon et l’Hotel de la Marine, Maxim’s renoue avec son histoire. Celle-ci commençe en mai 1893 lorsqu’Irma de Montigny, séduisante courtisane, pousse la porte du petit bistrot, situé au 3, rue Royale, réouvert quelques jours auparavant par Maxime Gaillard. Alors garçon de café mais surtout entrepreneur de la première heure, il a la bonne qui fait toute la différence. Miroirs biseautés, cadres à la feuille d’or, acajou, cuivre en veux-tu en voilà et velours au kilomètre parent ces trois étages où mondanités et flamboyance ne font qu’un. Maxim’s a été chanté par Serge Reggiani, mis en scène par Georges Feydeau et a servi de plateau de cinéma à Jean Seberg et Audrey Hepburn. Il a accueilli à travers les décennies le Tout-Paris, de Mistinguett à Marcel Proust en passant par Jean Cocteau, Edouard VII, Boni de Castellane, Brigitte Bardot, dont on se souvient de l’arrivée pieds nus, Caroline de Monaco, mais surtout Maria Callas puis Jackie et Aristote Onassis. La table de ce dernier était la 606, à l’angle, avec sa vue imprenable sur l’orchestre et le reste de la salle – seul l’armateur pouvait s’y attabler. N’aimant pas réserver, le restaurant la lui gardait. Mais il n’y a pas que Paris qui vibre ici. On y croise également le duc et la duchesse de Windsor, l’Aga Khan, Greta Garbo, Marlène Dietrich, Brook Shields, John Travolta, Mick Jagger, Jerry Hall… En mai 1981, le couturier visionnaire Pierre Cardin rachète la fameuse l’adresse et, jusqu’à son décès, Maxim’s continuera d’être ce haut lieu de mondanités hors pair. En juillet dernier, Rodrigo Basilicati-Cardin, petit-neveu et héritier de Pierre Cardin, a choisi de confier les clés du 3, rue Royale, dans le cadre d’un contrat d’exploitation, à Paris Society. énonce l’heureux élu. Paris Society, c’est la société qui a ravivé la gastronomie parisienne. Après le restaurant Girafe, face à la tour Eiffel au Trocadéro, Monsieur Bleu au sein du Palais de Tokyo, Coco au pied de l’Opéra ou encore Castel, le groupe, fondé en 2008 par Laurent de Gourcuff et racheté en novembre 2022 par Accor, se lance donc le défi de faire revivre Maxim’s. Après plusieurs mois de travaux dans ces murs classés et où l’âme a tellement d’importance, cette très belle endormie se réveille. Le rouge est évidemment toujours au rendez-vous ainsi que la table 606. Côté assiette, on retrouve la sole Albert, le poulet Henry IV, le homard à l’américaine, le soufflé au fromage ou la soupe VGE. Le célèbre pâtissier Yann Couvreur revisite la tarte Tatin servie avec sa crème d’Isigny, la mousse au chocolat et la crêpe encore plus Suzette. Pour les bavards ou les fumeurs, rendez-vous au fumoir, l’une des plus jolies pièces avec son style jardin d’hiver garni de canapés fleuris, d’un bar, d’une très grande hauteur sous plafond et d’un lustre immense déniché par Laurent de Gourcuff lui-même. Et pour ceux qui n’ont ni faim ni envie de fumer, un bar au premier étage leur servira les meilleurs champagnes et cocktails. Chez Maxim’s, on dîne d’abord, on danse bientôt, parfois les deux en même temps. La nuit lui va si bien!
Que la fête RECOMMENCE!
Dec 18, 2023
2 minutes
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