Au moment où la France rend hommage à Missak Manouchian, retour sur les blessures d’un pays martyr
Exilés dans leur propre pays, ils doivent réapprendre à vivre
D’origine arménienne et fondatrice de l’ONG EliseCare, Élise Boghossian nous raconte son combat pour construire un avenir aux enfants des familles du Haut-Karabakh
De notre envoyée spéciale en Arménie Élise Boghossian
Aujourd’hui, c’est jour de fête pour Daniel. Tatevik installe le gâteau d’anniversaire sur le bureau qui fait office de table à manger : « Fais un vœu puis souffle tes bougies, mon chéri ! » Cette mère de 30 ans esquisse un sourire, mais ses yeux embués de larmes ne mentent pas. Les rires de ses enfants résonnent, écho douloureux de l’absence de leur père, tué par un drone en 2020, peu avant la chute de la citadelle arménienne de Chouchi. Tatevik avait dû fuir vers Stepanakert avec ses deux enfants, alors âgés de 4 et 6 ans, sous le bras –