SUR LA ROUTE, IL FAUT ANTICIPER LES FREINAGES ET LES VIRAGES. MAIS LORSQU’ON QUITTE LE BITUME, L’AMG SE SENT TOUT DE SUITE À SON AISE.
Ily eut débat à la rédaction. Après tout, Sport Auto a-t-il une quelconque légitimité pour la conduite tout-terrain? « Ce serait bien de faire un truc avec le Raptor », lança, il y a quelques mois, le rédac’ chef. Un pick-up immense, monté sur des pneus à crampons et animé par un modeste V6 biturbo de 292 ch n’a a priori rien à faire dans Sport Auto. L’engin doit être peu à l’aise sur les routes que nous aimons, et à part dire qu’il se vautre au moindre appui, je ne vois pas l’intérêt de lui accorder quelques lignes. Et un midi, avec les collègues, une espèce de fulgurance: et si l’on mettait une 911 Dakar en face, afin de voir ce qu’elle vaut dans la boue? « Banco », me répond le patron. Et je peux ajouter un G 63 tant qu’à faire? « Allez! » Pardon d’avance à ceux qui se sentiront trahis par leur magazine favori, mais pour ce sujet, plutôt que d’endosser le jogging trop large de maître ès franchissements, j’ai préféré régresser de quelques années. Des flaques d’eau, du sable, de la boue: le circuit parfait pour petites voitures… devenues grandes.
La polyvalence, la vraie
Commençons par l’américain. Il est certes légèrement moins haut que l’AMG, mais avec ses 5,36 m de long, il impose quelques précautions d’emploi. Contrairement à un chat, ce n’est pas parce que la tête est passée que le reste va suivre. Un peu plus grand que la moyenne, il me faut quand même lever la gambette pour accéder à bord. Dedans, c’est moche. habitué à ne gérer que des palettes au volant (dont le Ford bénéficie d’ailleurs), il y a de quoi s’arracher les cheveux.