Comment fonctionne une anesthésie générale ?
Question de Firmin Michel Cafran, Courbevoie (92)
Étonnamment, les mécanismes sont encore mal compris. Pour une anesthésie générale, diverses molécules peuvent être utilisées – propofol, sévoflurane, kétamine, dexmédétomidine… Or, une fois inhalées ou injectées, toutes n’ont pas le même effet. “Chacune agit sur un type de récepteur neuronal donné”, pointe Lionel Velly, médecin anesthésiste-réanimateur à l’hôpital de la Timone, à Marseille. Certaines molécules excitent les récepteurs du Gaba, un neurotransmetteur chargé de désactiver la communication entre neurones, tandis que d’autres inhibent les récepteurs du glutamate qui, au contraire, a la capacité de stimuler les neurones. In fine, ces molécules aboutissent au même résultat : “Elles empêchent la communication entre les aires sensorielles et les cortex frontal et pariétal du cerveau, révèle le médecin. Cela entraîne la perte de conscience en seulement quelques secondes.”
Jouer sur les liens entre zones cérébrales
Pourquoi un effet si drastique ? Selon l’hypothèse dominante, l’état conscient tiendrait justement dans la communication entre ces régions : les premières récolteraient les signaux sensoriels provenant des diverses parties du corps, et les secondes – les cortex –