Aucune doctrine n’a influencé autant le capitalisme que le darwinisme. On le comprend aisément: l’idée libérale d’une concurrence-compétition établissant un optimum économique trouve un écho dans celle de la sélection naturelle de Darwin, qui – les de cer ta i ns … Dans Daniel Milo relativise ce cliché par une revue savante des exceptions à la règle darwinienne. Non seulement, le long cou des girafes ne leur sert à rien, mais leurs jambes démesurées les obligent à mettre bas debout. Résultat: les bébés girafons tombant de 2 mètres de haut, la tête la première, sur le sol, 50 % meurent à la naissance! On a vu mieux comme « sélection »… Quant à notre cerveau, en grossissant, il a obligé les femmes Homo sapiens à avancer leur accouchement de plusieurs mois, d’où l’état de dans lequel nous venons au monde. Milo n’en conclut pas à la fausseté du darwinisme. Il le dit vrai, mais parfois seulement. La nature ne modifie en effet que ce qui compromet notre existence et, loin de tout rationaliser, elle accepte l’inutile tant qu’il n’attente pas à l’utile. Elle ne recherche pas non plus la performance: elle laisse prospérer s’ils le peuvent. Bref, elle n’a rien à voir avec le discours de jungle que le capitalisme a tiré du darwinisme. Tolérante parce que neutre, elle montre l’image d’une société plus cool, qui se contenterait du « d’une adaptation minimale nous permettant de vaquer à nos tâches usuelles. Une ode à une tranquille normalité – la – qui fait de l’essai philosophico-scientifique de Milo un livre politique libérateur.
Le darwinisme social n'est-il qu'un fantasme?
Jan 18, 2024
1 minute
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