Avouons-le modestement: d’une manière ou d’une autre, nous avons tous raté, nous sommes tous des ratés. Le constat, définitif et au-delà de toute notion de pessimisme, s’impose naturellement car – sous-titré « Comment échouer mieux », reprenant la formule de Samuel Beckett dans . Tout est question de terminologie et, au fil des pages, l’écrivain revient sur le sens précis de différents verbes qui ne recoupent pas toujours la même réalité: « échouer », « sombrer », « chuter » ou « faillir » – qui signifie mais aussi La langue et la littérature s’avèrent d’ailleurs les moteurs du texte. Claro évoque ainsi ses déboires lors de certaines traductions (face à l’impossibilité de restituer précisément la lettre d’un auteur), s’attarde sur quelques grandes figures (Kafka, Pessoa, Cocteau, Benjamin) et distingue quatre façons d’échouer un livre (l’abstention, le renoncement, l’abandon et le fait de mener son projet à terme). Il s’amuse également à pasticher quelques célèbres incipits (), multiplie les aphorismes, dresse une liste autobiographique de ses ratages. De ce qui pourrait sembler nombriliste se dégagent pourtant des vérités universelles, déclinables à bien des situations. Doit-on alors parler de livre réussi sans faire offense à Claro? Mais on s’aperçoit que nous avons oublié de répondre à la question titre de cet article. Ça, c’est raté! Contrairement à l’ouvrage.
L'échec est-il une affaire de réussite?
Jan 18, 2024
1 minute
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