Tel est le constat de la narratrice du nouveau roman de Régis Jauffret, . Un simple prénom, pour mieux dissimuler son nom: Hitler – puisqu’il s’agit de la mère du Führer. ou . On suit, dans l’Autriche de la fin du xixe siècle – où les nourrissons peinent à survivre –, le chemin de croix de cette jeune femme, qui va épouser avec l’autorisation de l’Église l’un de ses cousins éloignés qu’elle appelle « ». Et qui, au fil des grossesses, aura l’impression de n’être Tous les faits se lisent en songeant aux agissements (jamais évoqués) du futur rejeton. Déroutante, la démarche fait ici pourtant mouche, grâce au style inimitable de Régis Jauffret. Autre styliste, Vincent Almendros aime aussi jouer avec les non-dits. Quentin, 14 ans, n’est pas ravi d’aller chez ses grands-parents, à Vesles-la-Forêt, dans le Vexin. D’autant qu’il est accompagné de sa cousine de 11 ans. Pourquoi ce collégien s’est-il battu avec son camarade? Qui est vraiment ce dénommé Tolotra Ramanalarahona? Et quelles sont les circonstances réelles de l’accident de voiture ayant coûté la vie au père de Quentin? Dans , tout est question de climat, de mystère, de détails, de sensorialité, d’obsessions (on ne compte plus les oiseaux, ici – perroquet, moyen-duc, toucan…). Le drame peut éclater à tout instant – mais qu’en sera-t-il, dans cette grosse centaine de pages parfaitement tenues?
MARQUE-PAGE par Baptiste Liger
Jan 18, 2024
1 minute
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