Face à la flambée du prix des énergies depuis près de deux ans, se montrer attentif au coût d’utilisation est devenu, par la force des choses, le premier réflexe des automobilistes souhaitant s’offrir une voiture neuve. Avant d’être disqualifié depuis 2015 (1), le diesel sortait son épingle du jeu. Très représenté dans les gammes, ultra-sobre, longtemps récompensé d’un bonus écologique pour ses faibles émissions de CO2, il était en outre facile à revendre d’occasion. Mais depuis le “dieselgate”, les pouvoirs publics ont retourné leur veste et ce carburant n’alimente plus, aujourd’hui, qu’une poignée de modèles. En attendant le passage forcé au tout électrique, ce sont désormais les versions essence ayant recours à l’hybridation, classique ou rechargeable (afin de rouler quelques dizaines de kilomètres en électrique), qui disposent des meilleurs atouts pour adoucir la facture à la pompe.
Peser le pour et le contre…
N’oublions pas non plus les carburants détaxés, le GPL et le superéthanol (E85), dont le prix au litre (même si la hausse ne les a pas non plus épargnés) reste quasiment inférieur de moitié à celui du sans-plomb. Malheureusement, les marques proposant ces types de motorisation se comptent sur les doigts d’une main. Le succès insolent des Dacia Eco-G et Ford Flexifuel devrait pourtant inciter d’autres constructeurs à franchir le pas ! En tout état de cause, pour savoir si ces solutions empruntent le bon chemin, tant pour préserver nos finances personnelles que la santé de la planète, nous avons réuni à l’essai les modèles les plus vendus dans leur domaine respectif: l’hybridation simple, l’hybridation “plug-in”, l’E85 et le GPL. Avantages et inconvénients : voici notre verdict.
E85
Bien moins taxé que le sans-plomb, le superéthanol s’affiche au tarif alléchant de 0,99 €/litre à la pompe. Bonus,, malgré la surconsommation inhérente à l’E85 (+ 20 à 25 %). Alors pourquoi ce coup de pouce ? Parce que, comparée à l’essence, cette solution dégage 72 % de gaz à effet de serre (en prenant en compte l’intégralité de la chaîne de production) et 90 % de particules fines en moins. Une équation d’autant plus intéressante que le bioéthanol entrant dans sa composition (entre 65 et 85 %) n’est plus issu de la culture intensive de céréales ou de betteraves sucrières, comme au début des années 2000, mais de la fermentation de déchets forestiers ou agricoles. Malgré tous ces avantages, seuls Ford, Jaguar et Land Rover proposent actuellement des modèles “flexfuel”! C’est pourquoi certaines sociétés offrent d’adapter un calculateur sur le véhicule essence de votre choix pour rouler au superéthanol. Mais en cas de problème, le constructeur risque de se défausser. Il faut en effet savoir que, sur un véhicule conçu dès l’origine pour fonctionner à l’E85, les ingénieurs adaptent aussi les injecteurs, les sièges de soupapes et le circuit de carburant…