Le DVD n’est pas mort. Il ressuscite comme objet de collection, en coffret, le truc pratique à offrir pour peu que le récipiendaire ait encore un lecteur adapté à cet animal numérique en voie d’extinction. Ça va pour moi, mon ordi a plus de dix ans.
Après l’intégrale de de Sergueï Bondartchouk, qui a distrait une bonne partie de mes quatorze heures et demie d’avion, voici le chef-d’oeuvre, dans toutes ses versions : celle du premier montage de Welles réalisé en 1958 (1 h 49), celle qui fut remontée dans le dos de Welles par les producteurs d’Universal, amputée d’un quart d’heure, avec des ajouts réalisés par Harry Keller, et commercialisée en 1958. Et une version « restaurée » et remontée d’après les documents laissés par Welles, c’est celle qui est sortie en salles en 1998 et qui fait aujourd’hui référence. La comparaison intéressera les amoureux d’Orson Welles, les fous de cinéma, les révoltés qui en veulent toujours aux producteurs, à leur façon de châtrer, d’empêcher, de penser à la place des autres, d’exercer leur pouvoir au détriment des artistes. Dans chacune des versions, le génie de Welles éclate quoi qu’il en soit. Et d’autant plus fort que le scénario est faible. La mise en scène d’autant plus originale que les moyens qui lui furent alloués pour sa réalisation étaient minces.