Paris Match. En France, le titre de votre nouveau film est “L’innocence”, alors qu’au Japon c’est “Monster”. Cela reflète bien les deux facettes de votre travail, d’un côté votre regard bienveillant sur les enfants et, de l’autre, un regard critique sur la société japonaise.
Hirokazu Kore-eda. Oui, et je n’ai pas l’intention de changer. Je ne fais pas de cinéma pour défendre une thèse ou provoquer un débat, mais j’ai le même point de vue critique sur la société. Je ne suis pas satisfait de la politique actuelle, et cela se reflète dans mes films. J’évite de trop donner une opinion, car cela provoque des polémiques.
Le film aborde la question de ce que la société nipponne attend des garçons.
Je suis contre le modèle de la virilité imposé aux garçons. Dans le scénario de Yuji Sakamoto, il y avait déjà de nombreuses allusions à ce qui est jugé comme “ordinaire” pour un garçon de 10 ans.