L’écologie politique affirme comme une évidence trois poncifs que la réalité est en train d’infirmer joyeusement. Le premier d’entre eux voudrait que, malheureusement pour nos libertés publiques – que les écologistes radicaux n’aiment guère –, nos démocraties libérales ne soient pas compatibles avec l’objectif de neutralité carbone. Le salut ne pourrait venir que de la planification autoritaire et centralisée d’un Etat fort.
A l’occasion de la COP 28, l’excellent. Les chiffres sont édifiants. Les pays de l’Union européenne émettent un peu moins de 3 milliards de tonnes par an, et ces émissions reculent vite – rappelons que la France est l’économie du G20 la plus décarbonée. Les Etats-Unis envoient encore dans l’atmosphère plus de 5 milliards de tonnes par an. C’est beaucoup, mais la baisse est rapide et, grâce à la très intelligente politique de réindustrialisation écologique menée par l’administration Biden, elle est amenée à se poursuivre à ce rythme. La Chine émet de son côté, à elle seule, près de 12 milliards de tonnes par an, donc bien plus que l’UE et les Etats- Unis réunis, à un rythme haussier encore hallucinant. La passion occidentale pour l’autoflagellation est la seule raison pour laquelle cette évolution n’est pas plus souvent mise en avant dans le narratif qui oppose les démocraties libérales aux régimes autoritaires. En matière écologique, l’efficacité est de notre côté.