SVHS : Êtes-vous d’accord quand on dit que les dinosaures fascinent ?
Marion Montaigne :À une époque, ils ne fascinaient pas ! Ce qui fascine est l’image que l’on a donnée des dinosaures à travers les films. Jurassic Park a choisi de les montrer très athlétiques. On voit toutes les veines, tous les muscles… Ils sont bodybuildés ! Si l’on prend l’image que l’on en avait au début du XVIIIe ou du XIXe siècle, on n’aurait pas fait un film passionnant. Aujourd’hui, des paléoartistes essayent de les représenter plus apaisés : des tyrannosaures sont dessinés en train de faire la sieste, les sauropodes vivent en troupeau comme des vaches…
Pascal Hachet : Oui. Jurassic Park a introduit une rupture assez radicale, mais très positive, par rapport à la manière dont, culturellement, les dinosaures étaient considérés. Avant, ils apparaissaient dans les romans que l’on appelait les “mondes perdus” : des explorateurs trouvaient un endroit où le temps s’était arrêté, une espèce d’îlot de préhistoire où l’on pouvait entrer en contact avec des dinosaures.
SVHS : Pourquoi cet intérêt pour les mondes perdus ?
Il y a, au XIXe . Le début du XXe siècle voit aussi l’avènement de la psychanalyse. Tout cela a aidé à creuser une certaine intériorité de réflexion sur le passé.