uand, en juillet 2020, Delphine Ernotte brigue un deuxième mandat à la tête de France Télévisions, elle annonce à son comité de direction sa décision de cesser de se teindre les cheveux – place au gris quinquagénaire, queuedecheval dégageant son visage décidé. Emoi de son entourage. Sa directrice de la communication, dont le sac à main contient déjà des stylos colorants pour retoucher les mè ches, tente de lui faire entendre raison, mais elle tient bon et mène ses entretiens devant le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) affichant sa chevelure naturellement argentée. La présidente de France Télévisions – 9 000 salariés, 2,4 milliards d’euros de dotation – détestera lire cette anecdote. Jamais, s’agaceratelle, on n’écrirait un truc pareil si elle n’était une femme, elle songera que tout, décidément tout, est toujours et partout un combat politique. La résolue a ainsi abandonné le chic bureau dévolu au big boss, bibliothèque encastrée et vue circulaire sur la Seine, pour fabriquer un open space directorial, soit quatre tables collées, où elle reçoit, frissonnant dans sa veste pistache, la température demeurant frisquette au huitième étage de l’immeuble vitré. Première femme à diriger le groupe de télévision public, et première reconduite à ce poste, elle décrit un quotidien « heureux, passionnant » au cœur duquel toutefois on lui ferait payer de « ne pas
Delphine Ernotte, la résolue présidente de France Télévisions
Dec 14, 2023
8 minutes
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