'est le musée de tous les superlatifs: 33 000 oeuvres exposées, quelque 14,5 km de salles et de couloirs, et 7,8 millions de visiteurs annuels… Avant la crise de la Covid-19, il avait même franchi la barre symbolique des 10 millions de visiteurs, devenant le musée le plus visité du monde. Ce succès décide d'en faire sa résidence principale. On doit les premiers grands travaux à son fils Henri II, puis à Catherine de Médicis. Vient ensuite une période de grand dessein pour le site, sous Henri IV, qui fait construire une immense galerie. Louis XIV s'attaque, lui, à la Cour carrée et agrandit le palais des Tuileries, avant de s'installer à Versailles. Le palais devient le centre du pouvoir sous la Révolution – la célèbre Grande Galerie se transforme en un Muséum central des arts. Napoléon Ier réunira enfin les deux palais, celui du Louvre et celui des Tuileries, par le nord, à l'aide d'une nouvelle galerie. Pour parachever l'oeuvre de son oncle, Napoléon III mène à terme le chantier de réuniffication du Louvre. L'empereur crée de nouvelles ailes et double la surface du site. Peu ou prou ce que nous aurions aujourd'hui, si les Communards n'en avaient pas incendié une partie. Avec une super cie totale de 24 hectares (37 hectares en comptant les cours et jardins), soit l’équivalent de seize terrains de foot, l'ancienne résidence royale décroche le titre de plus vaste musée d'art du monde. Les salles d'exposition représentent à elles seules quelque 73 000 m2. Mais le Louvre, vieux de huit siècles d'histoire, ce sont surtout des bâtiments d'exception à entretenir et à restaurer. Le rapport d'activité fait état de 3 000 mètres de façades, 403 pièces, 10 000 marches d'escalier, 2 410 fenêtres… De quoi occuper les 200 agents dédiés à la conservation. Depuis un an, l'arc de triomphe du Carrousel édifié par Napoléon I, ainsi que les appartements de la reine Anne d'Autriche qui abritent les collections des Antiquités romaines, font l'objet d'une rénovation d'envergure. Des travaux estimés à plusieurs dizaines de millions d'euros, con és à l'agence de Michel Goutal, architecte en chef des Monuments historiques. Dans le même temps, les fastueux décors historiques mobilisent les équipes du service de la conservation préventive. Après l'escalier Mollien ou le Salon carré, l'une des salles les plus fréquentées du musée par sa position stratégique entre la et la Grande Galerie, c'est au tour des appartements d'apparat de Napoléon III de passer sous le regard et les mains expertes des conservateurs et restaurateurs. Autant de chantiers de rénovation du patrimoine jugés prioritaires par la présidente-directrice de l’établissement, Laurence des Cars, et qui doivent s'achever d'ici l'ouverture des Jeux olympiques de Paris en 2024. Nous sommes allés à la rencontre des artisans en charge de ce travail d'orfèvre.
